S. m. (Médecine) , de , sur, et , gencive ; se dit de certain tubercule ou excroissance de chair, qui se forme sur les gencives ou sur les parties qui les avoisinent, principalement vers les dernières dents molaires. Voyez EXCROISSANCE CHARNUE.

On distingue deux sortes d'épulides ; savoir, celles qui ne sont point accompagnées de douleur, et celles qui en causent beaucoup, qui ont un caractère de malignité, et sont susceptibles de devenir chancreuses : d'ailleurs de quelque espèce qu'elles soient, il y en a de dures et de molles, de grosses et de petites, de larges et d'étroites par leur base. Elles produisent aussi des effets différents ; elles gênent les mouvements de la mâchoire ; elles sont si douloureuses qu'elles occasionnent une tension spasmodique dans toutes les parties qui les environnent ; elles empêchent aussi quelquefois la mastication par leur volume, en s'interposant dans l'espace qui se forme entre les deux mâchoires ouvertes, et en s'opposant à ce qu'elles se rapprochent ; elles peuvent encore par ces deux raisons, empêcher le libre passage de la parole.

Ces fâcheux effets déterminent à en hâter la cure ; on peut l'entreprendre par le moyen des gargarismes fortement résolutifs et astringens employés fréquemment : si les épulides ne cedent pas assez tôt à ces remèdes, il faut avoir recours à la ligature, quand on peut y appliquer un fil noué, et les serrer par leur base, dans le cas où elle peut être saisie. L'excroissance n'ayant plus de communication avec la partie saine, de laquelle elle forme une extension contre-nature, se mortifie, se détache ; et la cicatrice se fait aisément. Mais lorsque la partie inférieure de la tumeur est d'un trop grand volume pour pouvoir être liée, on ne peut suppléer au défaut de ce moyen, que par les corrosifs d'une médiocre activité, appliqués avec prudence, ou en emportant l'excroissance avec les ciseaux ou le bistouri, de manière à ne rien prendre sur les parties saines. On peut aussi tenter de l'arracher avec les pincettes dont on se sert pour les polypes des narines ; et si l'on ne peut pas réussir à détruire entièrement l'épulide, et qu'elle renaisse, souvent après avoir été extirpée, quelques auteurs conseillent l'application du cautère actuel. S'il survient une hémorragie après l'opération, de quelque manière qu'elle se fasse, on peut l'arrêter en faisant laver souvent la bouche au malade avec du vin chaud rendu astringent avec un peu d'alun, jusqu'à ce que le sang ne coule plus : on doit ensuite s'appliquer à consolider la plaie selon les règles de l'art. Voyez les institutions chirurgiques d'Heister, d'où cet article est extrait en partie. (d)