en Médecine, se prend pour une attaque légère de maladie. On dit : il sentit dès sa jeunesse les premières atteintes de la goutte.

ATTEINTE, s. f. (Manège) c'est dans les courses de bague le coup dans lequel la lance touche la bague sans l'emporter. On dit : il a eu trois dedans et deux atteintes ; ou dans une course, il a touché deux fois la bague, et il l'a emportée trois.

ATTEINTE, (Manège) mal qui arrive au derrière du pied d'un cheval quand il s'y blesse, ou qu'il y est blessé par le pied d'un autre cheval. Atteinte encornée, est celle qui pénètre jusque dessous la corne. Atteinte sourde, est celle qui ne forme qu'une contusion sans blessure apparente.

Un cheval se donne une atteinte, lorsqu'avec la pince du fer de derrière il se donne un coup sur le talon du pied de devant : mais plus communément les atteintes proviennent de ce qu'un cheval qui en suit un autre, lui donne un coup, soit au pied de devant, soit au pied de derrière, en marchant trop près de lui. L'atteinte ou le coup qui sera donné sur le talon auprès du quartier, de l'une ou de l'autre de ces deux façons, fera meurtrissure ; ce qui s'appelle une atteinte sourde, ou bien une plaie, ou un trou en emportant la pièce ; et si ce trou pénètre jusqu'au cartilage du pied, et que ce cartilage se corrompe, alors le mal est considérable, et s'appelle une atteinte encornée, qui devient aussi dangereuse qu'un javart encorné. Une atteinte encornée peut provenir aussi de ce qu'un cheval se sera blessé sur la couronne avec le crampon de l'autre pied : elle devient de même encornée, lorsqu'on la néglige dans les commencements, quoiqu'elle ne soit pas considérable d'abord, et que le cheval n'en boite guère : car si l'on continue à le travailler, sans songer à son atteinte, la partie fatiguée sera plus sujette à se corrompre, et à venir en matière.

Les chevaux, dans les temps de gelée, quand on leur met des crampons fort longs, et des clous à glace, se donnent des atteintes plus dangereuses.

On connait l'atteinte par la plaie : on voit dans l'endroit où le cheval a été attrapé, soit au-dessous de la couronne, ou même dans le paturon, le sang qui sort, et un trou, ou bien la pièce emportée. A l'égard de l'atteinte sourde, je veux dire, celle où il ne parait rien, on la reconnait en ce que le cheval boite, et qu'on sent la partie frappée plus chaude que le reste du pied.

Quand la partie qui est au-dessus de l'atteinte enfle, que la corne se resserre, et que le pied s'étrécit au-dessous, il est bien à craindre que le cartilage du pied ne se corrompe, et que l'atteinte ne devienne encornée.

Un cheval aura souvent eu une atteinte qui aura pénétré jusqu'au cartilage : on pourra la guérir en apparence ; le trou se bouche, et la plaie, s'il y en a, se consolidera facilement ; le cheval ne boitera plus, et on le croira guéri : mais comme le cartilage est touché, et qu'il est insensible, quoiqu'il ne fasse plus boiter, la matière s'assemble dans cette partie, et en fait peu-à-peu une sorte atteinte encornée, qui est quelquefois six mois à paraitre, surtout lorsque la matière qui corrompt ce cartilage n'a point de malignité par elle-même.

Quand on néglige une atteinte simple, elle peut devenir encornée, et par conséquent très-dangereuse.

Dès le moment qu'on s'aperçoit de l'atteinte, c'est-à-dire aussi-tôt qu'elle a été donnée, on met du poivre dessus, ce qui la guérit pour l'ordinaire : mais si on ne la traite pas dans le moment qu'elle vient d'être donnée, après avoir coupé la chair détachée, on commencera par laver la plaie avec du vin chaud et du sel ; on pilera ensuite un jaune d'œuf dur, et on l'appliquera dessus en forme d'onguent ; s'il y a un trou, on emploiera la térébenthine et le poivre, ou bien de la poudre à canon délayée avec de la salive ; on en remplit le trou de l'atteinte, et on y met le feu : si le trou est sur la couronne, et profond, il faut passer dessus le fer ardent ; et pour empêcher que l'air n'y entre, on fera fondre l'emplâtre divin avec l'huîle rosat ; et après l'avoir mis sur du coton, on l'appliquera sur la plaie.

Si l'atteinte est considérable, on commencera par saigner le cheval.

Lorsque l'atteinte devient encornée, c'est qu'elle a été négligée, ou que la blessure se trouvant auprès du cartilage, la chair meurtrie se convertit en une matière qui corrompt le cartilage ; ou bien l'atteinte même parvient jusqu'au cartilage, et le noircit : cette circonstance est très-dangereuse.

Il faut suivre, pour guérir une atteinte encornée, la même méthode que pour le javart encornée ; car elle est sujette au même accident, et la cure en est précisément la même.

Au reste, il faut empêcher que l'atteinte ne se mouille, et que le cheval ne la lèche ; car il ne saurait guérir tant qu'il se lêchera. (V)