S. f. (Médecine) , mot composé de la préposition , qui dans ce cas a la signification de par, et d', soleil. C'est le nom que les Grecs ont donné aux taches rousses, noires, sans élevation, qui surviennent à la peau des parties qui restent habituellement découvertes, surtout au visage.

Ces taches sont ordinairement l'effet du soleil, à l'ardeur duquel on a resté exposé ; elles sont quelquefois accompagnées d'âpreté, de rudesse dans l'épiderme ; quelques-unes ont la figure et l'étendue d'une lentille ; elles sont distinguées par le nom de lentigines, que leur donnent les Latins. Celles de cette espèce peuvent être produites par la seule application de l'air chaud, ou par la réverberation des rayons du soleil (Voyez LENTILLE) : d'autres sont étendues sur toute la surface des parties qui ont été exposées à l'action immédiate de cet astre ; elles forment ce qu'on appelle le hâle, morphaea solaris. Voyez HALE.

On comprend encore parmi les éphélides, mais improprement, certaines taches brunes, quelquefois rougeâtres, qui affectent le visage et le front, surtout des femmes grosses, et même des filles. On n'a pu être autorisé à les nommer ainsi, que par la ressemblance qu'on a cru leur trouver avec les véritables éphélides ; les fausses dont il s'agit proviennent de cause interne, et principalement de la suppression des régles, par la grossesse ou par maladie : le sang qui se porte à la matrice ayant croupi dans les sinus, et étant reporté dans la masse des humeurs avec les mauvaises qualités qu'il y a contractées, cause beaucoup de trouble dans l'économie animale, et fournit quelquefois aux colatoires de la peau des sucs viciés qui les engorgent, et occasionnent ces changements de couleur qui la tachent. Hippocrate regardait ces sortes d'éphélides comme des signes de grossesse : mais ils sont très-équivoques ; elles se dissipent quelquefois vers le quatrième mois avec les autres symptômes qu'elle produit ; d'autres fois elles paraissent et disparaissent à diverses reprises pendant le cours des neuf mois, et ne sont entièrement détruites que par l'accouchement : il en est même qui subsistent après l'accouchement, et deviennent ineffaçables. Dans les filles elles ne sont parfaitement emportées que par la cessation de la suppression des régles qui les a fait naître.

Pour ce qui est de la manière de traiter les fausses éphélides, elle doit être bornée aux topiques pour les femmes enceintes : on conseille l'usage des graines de laurier réduites en poudre, après en avoir ôté l'écorce, et mêlées avec du miel en forme d'onguent, dont on oint le visage : l'émulsion de graines de chanvre, dont on lave la partie affectée, est aussi employée avec succès dans ce cas. On recommande, pour les filles, de frotter les taches avec un linge imbu du suc qui découle d'une racine de buglose coupée et exprimée, dans le temps du flux menstruel ; car il faut, avant tout, qu'il soit rétabli, pour que ce remède puisse être de quelque utilité. Voyez TACHE. (d)