S. f. en Anatomie, est le nom que l'on donne aux vaisseaux ou conduits qui reçoivent le sang de toutes les parties du corps, où les artères l'ont distribué, et le rapportent au cœur. Voyez Pl. d'Anatomie Angéiol. Voyez aussi SANG, etc.

Les veines ne sont qu'une continuation des extrémités des artères capillaires, qui se réfléchissent vers le cœur. Voyez CAPILLAIRE et ARTERE.

Comme elles se réunissent à mesure qu'elles approchent du cœur, elles forment à la fin trois grosses veines ou troncs ; savoir, la veine cave descendante, qui rapporte le sang de toutes les parties au-dessous du cœur. La veine cave ascendante, qui rapporte le sang de toutes les parties au-dessus du cœur. Et la veine porte, qui Ve se rendre au foie. Voyez CAVE, COEUR, PORTE, etc.

L'anastomose des veines et des artères a été vue au microscope dans les pieds, les queues, etc. des grenouilles, et d'autres animaux amphibies, premièrement par Leuwenhoeck : mais depuis elle a été observée en d'autres animaux, et surtout dans l'épiploon du chat, par Cowper ; on l'a remarquée dans différentes parties du corps humain ; mais elle n'est pas constante, etc. Voyez ANASTOMOSE, CIRCULATION, etc.

Les tuniques des veines sont quatre, et les mêmes que celles des artères, excepté que la tunique musculaire est fort mince dans toutes les veines, ainsi que dans les artères capillaires ; la pression du sang contre les parois des veines étant moindre que contre celles des artères, parce que la force du cœur est fort affoiblie dans les capillaires. Voyez Pl. anatom. (Angéiol.) Voyez aussi l'article PHLEBOTOMIE.

Les veines n'ont point de battement, parce que le sang y est poussé d'une manière uniforme, et qu'il coule d'un canal étroit dans un plus grand. Mais elles ont un mouvement péristaltique, qui dépend de leur tunique musculaire. Voyez POULS, etc.

Les veines capillaires s'unissent les unes avec les autres, comme il a été dit des artères capillaires ; mais leur direction est entièrement contraire : car au-lieu qu'une artère est un tronc qui se divise en plusieurs branches et plusieurs capillaires, une veine est un tronc formé de la réunion de plusieurs capillaires. Voyez CAPILLAIRE.

Dans toutes les veines qui sont perpendiculaires à l'horizon, excepté dans celles de la matrice, et dans la veine porte, il y a de petites valvules ou soupapes. Quelquefois il n'y en a qu'une, quelquefois il y en a deux, et d'autres fois trois, placées ensemble, comme autant de demi-dez attachés aux parois des veines, avec leurs ouvertures tournées vers le cœur.

Ces valvules sont pressées contre les parois des veines par le sang qui coule vers le cœur ; mais elles empêchent le sang de revenir du cœur, et en fermant les veines, soutiennent le poids du sang dans les gros troncs. Voyez VALVULE.

Les veines sont distinguées par rapport à leur situation, en supérieure et inférieure, ascendante et descendante ; en droite, comme la mésentérique, et en gauche, comme la splénique ; en interne, comme la basilique, et en externe, comme la céphalique.

Plusieurs veines tirent aussi leurs noms des parties où elles se trouvent, comme les jugulaires, les diaphragmatiques, les rénales, les iliaques, les hypogastriques, les épigastriques, les axillaires, les crurales, les ombilicales, les surales, la sciatique, la saphene, la médiane, la céphalique, la thorachique, la souclavière, l'intercostale, la coronale, l'hémorrhoïdale, la cervicale, la thymique, la mammillaire, la gastrique, la stomachique, l'épiploïque, la splénique, etc.

On distingue aussi les veines à raison de leurs fonctions particulières, en spermatiques, émulgentes, etc. Voyez toutes ces veines représentées dans la Pl. anat. (Angéiol.) et leur descriptions particulières dans leur articles propres. Voyez JUGULAIRE, etc.

VEINE, (Maréchalerie) presser la veine. Voyez PRESSER. Barrer la veine. Voyez BARRER.

VEINES, se dit aussi des raies ou des ondes de différentes couleurs qu'on aperçoit sur plusieurs sortes de bois, de pierres, etc. comme si elles y eussent été peintes ; et que les peintres même imitent souvent, en peignant les menuiseries, etc.

En général le marbre est rempli de pareilles veines. Voyez MARBRE.

Le lapis lazuli a des veines qui ressemblent à de l'or. Voyez LAPIS.

Ovide parlant des métamorphoses des hommes en pierres, dit : quae modo vena fuit, sub eodem nomine mansit.

Les veines dans les pierres sont un défaut qui vient pour l'ordinaire d'inégalité dans leur consistance, comme d'être trop dures ou trop tendres ; défaut qui fait éclater et fendre les pierres dans ces endroits.

Veine est un mot qui se dit aussi dans le même sens que stratum, pour exprimer les différentes dispositions ou espèces de terre qu'on rencontre en creusant. Voyez STRATUM.

Ainsi on dit une veine de sable, une autre de roc, etc. une veine d'ocre, de vitriol, d'alun, de calamine, de charbon, etc. Les eaux minérales acquièrent leurs différentes qualités en passant par des veines de vitriol, de soufre, etc. Voyez MINERAL.

On dit dans le même sens une veine d'or, d'argent, de mercure, etc. et on entend par-là certaines parties de la terre dans lesquelles on trouve de la mine de ces métaux, qui se distribue en différentes branches, comme font les veines dans le corps. Voyez MINE, etc.

Tavernier donne une description des veines qui sont dans les mines de diamants de Golconde, avec la manière de les tirer. Voyez DIAMANT.

VEINES métalliques, (Histoire naturelle) voyez l'article FILON.

VEINE, (Architecture) c'est une beauté et un défaut dans la pierre, dans le marbre et dans le bois. Nous allons distinguer ces défauts pour chaque matière d'après Daviler.

Veine de bois. C'est une variété qui fait la beauté des bois durs pour le placage, et c'est un défaut dans ceux d'assemblage de menuiserie, parce que la veine est alors une marque de tendre ou d'aubier.

Veine de marbre ; c'est une variété qui fait la beauté des marbres mêlés. Les veines grises sont un défaut dans les marbres blancs, pour la sculpture, quoiqu'elles fassent la beauté des marbres blancs.

Veine de pierre ; défaut de la pierre qui provient d'une inégalité de consistance par le dur et le tendre. La pierre se moie et se délite à l'endroit de ce défaut, qui est encore une tache au parement, qui fait rebuter la pierre dans les ouvrages propres. (D.J.)

VEINES d'eau, (Architecture Hydraul.) ce sont dans la terre des filets d'eau qui viennent d'une petite source, ou qui se séparent d'une grosse branche, et qu'on recueille, comme des pleurs de terre dans des réservoirs. (D.J.)