S. f. (Anatomie) ce mot est grec, il vient de , épaule, et , large. Les omoplates sont des os larges et minces, qui sont situés de chaque côté à la partie postérieure de la poitrine, et qui sont couchés sur les vraies côtes, depuis la seconde jusqu'à la sixième.

Les omoplates dans leur figure représentent un triangle inégal, large par en-haut, étroit par enbas, ou, pour mieux dire, une pyramide renversée. Leur surface intérieure est cave, et le muscle sous scapulaire s'y trouve logé ; ce qui lui permet de mieux s'appliquer sur les côtes qui sont convexes. Les omoplates sont aussi convexes en-dehors, et plus épaisses en leurs bords antérieurs et postérieurs, qu'au milieu où elles sont minces.

Le bord de l'omoplate, qui est le plus proche des vertèbres, ou sa partie postérieure, se nomme sa base, laquelle se termine par deux angles, l'un appelé supérieur, et l'autre inférieur. Les parties qui viennent de ces angles vers son cou sont nommées les côtes de l'omoplate, que l'on distingue aussi en supérieure et en inférieure ; la supérieure est la plus courte et la plus mince ; l'inférieure est la plus longue et la plus épaisse, et elle regarde vers le devant. Tous les bords de l'omoplate ont des lèvres extérieures, intérieures et moyennes.

Cet os a trois apophyses : la première et la plus longue s'appelle l'épine, à cause de son éminence considérable ; elle traverse la partie postérieure et la plus large de l'omoplate. L'extrémité de cette épine, qui est large et plate, et qui est articulée avec la clavicule, se nomme acromion, à cause qu'elle ressemble à une ancre ; elle empêche que l'os du bras ne se déplace vers le haut. A chaque côté de cette longue apophyse, il y a deux cavités : l'une au-dessus, qui se nomme sus-épineuse, et l'autre au-dessous, qu'on appelle sous-épineuse. Ces cavités contiennent deux muscles, qui servent au mouvement du bras, et qui empruntent chacun leur nom de leur situation ; l'un est appelé sus-épineux, et l'autre sous-épineux.

Il faut encore observer à l'omoplate deux échancrures ; l'une se trouve entre le cou de l'omoplate et l'acromion ; et l'autre entre la côte supérieure et l'apophyse coracoïde. Elles servent l'une et l'autre au passage des vaisseaux.

La seconde apophyse de l'omoplate s'étend depuis la partie supérieure de son cou, jusqu'à la tête de l'os du bras ; elle s'appelle coracoïde, parce qu'elle ressemble par sa courbure au bec d'un corbeau. Cette apophyse empêche que la dislocation de l'os du bras ne se fasse plus souvent en devant.

La troisième apophyse de l'omoplate est appelée son cou : elle est plus courte et plus épaisse que les autres ; sa situation est à la partie supérieure et latérale de l'omoplate du côté du bras, et elle finit par une cavité plate, que l'on nomme glénoïde. Cette cavité est recouverte d'un cartilage lisse et poli, ce qui rend le mouvement du bras plus facile. Immédiatement derrière la cavité, cette apophyse est plus étroite, et s'appelle le cou.

Cette cavité plate est entourée d'un cercle cartilagineux, qui la rend plus profonde, et plus en état, par conséquent, de recevoir la tête de l'os du bras ; mais comme la tête qui s'y articule est fort grosse, il est à-propos d'observer que la plus grande partie de la cavité est formée par le ligament qui entoure l'articulation, et qui la retient dans sa cavité.

Il s'ensuit de-là que la dislocation du bras, qui se fait presque toujours vers la partie inférieure de la jointure de l'épaule, peut arriver sans qu'il s'y fasse une grande violence ; mais aussi cette structure favorise beaucoup le mouvement des bras, qui n'aurait pas été si libre en tout sens, si la cavité qui reçoit la tête de l'humerus, avait été aussi profonde que celle qui est à l'os innominé, destinée à recevoir la tête de l'os de la cuisse. Il faut remarquer que l'os du bras ne se luxe jamais que quand il est écarté de la poitrine.

L'omoplate est seulement articulé avec les clavicules par le moyen de l'acromion, de sorte qu'elle semble comme nager sur les côtes, sur lesquelles elle est tenue comme suspendue par le moyen des muscles qui s'y attachent pour la mouvoir. A la surface intérieure de l'omoplate, il y a un trou plus ou moins évident, par où passe une grosse veine.

Cet os a plusieurs usages : il sert 1°. à l'articulation de la clavicule et de l'os du bras : 2°. à rendre le mouvement du bras plus dégagé et plus facile. C'est pour cela, par exemple, que lorsqu'on plie le bras en-devant, l'omoplate éloigne sa base des côtes, en se retirant un peu à côté : quand on étend le bras en arrière, elle se relève vers l'épine, en s'éloignant un peu des côtes : quand on lève le bras en haut, sa base s'éloigne et s'approche vers le côté : quand on abaisse le bras, elle se remet en son état naturel. Enfin, l'omoplate sert d'attache à plusieurs muscles, et de défense aux parties intérieures. (D.J.)