S. m. (Anatomie) c'est une des parties solides du corps, la plus dure, la plus cassante, laquelle est faite pour la défense des parties molles, et pour le support de toute la machine. Voyez CORPS, PARTIE.

Tous les os sont couverts d'une membrane particulière que l'on appelle le périoste ; et plusieurs d'entr'eux sont creux et remplis d'une substance huileuse, que l'on appelle la moèlle. Voyez PERIOSTE et MOËLLE. Le docteur Havers dans sa description des os, remarque qu'ils consistent en petites bandes placées les unes sur les autres, qui ont des fibres qui courent en long d'un bout des os jusqu'à l'autre, et qui dans quelques-uns d'entr'eux, ne vont pas si loin ; quoique quelques-unes n'aient point leur fin absolument marquée comme elles semblent l'avoir : mais au lieu de cela, elles continuent transversalement, et selon que les os sont couchés, les fibres d'un côté se rencontrant et s'unissant avec celles de l'autre à chaque extrémité ; de sorte que chaque fibre est une continuation l'une de l'autre, quoique cette continuation ne se fasse point uniformément, mais en ellipses très-longues, puisqu'elles ne sont pas toutes d'une même longueur continue, mais qu'elles sont placées par bandes plus courtes les unes que les autres. Ces petites bandes sont différemment disposées selon les différents os : par exemple, dans ceux qui ont une grande cavité, elles sont contiguès les unes aux autres de chaque côté, et très-serrées les unes contre les autres. Dans les os dont les cavités sont plus petites, ou dont l'intérieur est spongieux, plusieurs des bandes internes sont placées à quelque distance les unes des autres, et ont entr'elles de petites cellules osseuses ; et même dans les os dont la cavité est grande, on trouve quelques-unes de ces petites cellules à leurs extrémités. Les os dont les bandes sont contiguës, ont des pores à-travers et entre ces mêmes bandes, outre ceux qui servent au passage des vaisseaux sanguins : les premiers pores pénétrent transversalement les bandes, et sont sur la cavité de la surface extérieure de l'os. Les seconds couvrent longitudinalement les bandes. Les premiers sont situés entre chaque bande, quoique le plus grand nombre en soit plus proche de la cavité ; mais ils ne sont pas directement les uns sur les autres, en sorte qu'ils forment un passage continué de la cavité à la surface. Les seconds s'aperçoivent à l'aide de bons microscopes. C'est par leur moyen que l'huîle médullaire coule à-travers les bandes ; et les pores de la première sorte semblent leur être subordonnés en ce qu'ils servent à leur porter l'huile.

M. Morgagni, adv. IIe page 55. observe que le docteur Havers ne parle point de fibres perpendiculaires qui se détachent de chaque lame, et que Malpighi avait déjà observées, comme Gagliard en convient lui-même, d'où il conjecture que les pores que Clopton Havers dit avoir observés dans les lames les plus compactes, peuvent bien avoir été fermés, parce que c'est dans un filet perpendiculaire qu'il ne connaissait pas, qu'ils s'étaient rompus ; et cela est d'autant plus probable, continue notre auteur, que Gagliard dans sa préface, avertit que cela lui est arrivé dans ses premières recherches lorsqu'il y faisait moins d'attention, mais qu'il avait enfin découvert que ces filets passaient par ces trous.

Les os sont en général plus gros à leurs extrémités que dans le milieu, afin que leurs articulations soient plus fermes, et qu'ils ne puissent pas se disloquer si facilement : mais afin que ce milieu, qui est le plus mince, soit néanmoins assez fort pour porter sa charge, et pour être en état de résister aux accidents, les fibres de cet endroit sont plus serrées les unes contre les autres, et elles se soutiennent réciproquement. On peut remarquer aussi que l'os étant creux n'est pas si facîle à être brisé que s'il eut été plein et plus petit : car de deux os de longueur égale, et qui ont le même nombre de fibres, la force de l'un est à celle de l'autre en raison de leur diamètre. Voyez GEANT.

Les os sont différemment liés et attachés ensemble, selon leurs différents usages. Quelques-uns sont formés pour être mis en mouvement, et d'autres pour le repos, et pour supporter seulement les parties qui y sont attachées. Les os sont unis et articulés. L'articulation est de deux sortes, la diarthrose et synarthrose ; et chacune de ces sortes se subdivise en plusieurs autres. Voyez ARTICULATION, DIARTHROSE. Il y a trois sortes d'union ou de symphise, la syssarcose, la synchondrose, la synévrose. Voyez SIMPHISE, etc.

Le nombre des os est ordinairement de 242, quelques-uns disent 300, d'autres 307, d'autres 318 ; mais les Anatomistes modernes le fixent à 248 environ. Il y en a 62 dans la tête, 56 dans le tronc, 64 dans les bras et les mains, et 62 dans les jambes et les pieds. Les différences des nombres des os, sont dans les sésamoïdes, les dents et le sternum. Nous allons donner les noms des différents os, voyez leur figure et le lieu où ils sont placés dans nos Planches d'Anat. et leur description sous leur article. Le coronal ou l'os du front 1 ; l'occipital 1 ; les os pariétaux 2 ; les os des tempes 2 ; les petits os de l'ouie 8 ; l'os ethmoïde 1 ; l'os sphénoïde 1 ; les os des joues 2 ; les os maxillaires 2 ; les os unguis 2 ; les os du nez 2 ; les cornets inférieurs du nez 2 ; les os du palais 2 ; le vomer 1 ; l'os de la mâchoire inférieure 1 ; les dents incisives 8 ; canines 4, molaires 20 ; l'os hyoïde 1 ; les vertèbres du col 7 ; du dos 12 ; des lombes 5 ; l'os sacrum 1 ; le coccyx 1 ; les omoplates 2 ; les clavicules 2 ; les côtes 24 ; le sternum 1 ; les pièces des os des hanches 6 ; les omoplates 2 ; les radius 2 ; les cubitus 2 ; les os du carpe 16 ; du métacarpe 18 ; des doigts 30 ; les os de la cuisse 2 ; les rotules 2 ; les tibia 2 ; les péronés 2 ; les os du tarse 14 ; du métatarse 10 ; des doigts 28 : 248. Voyez -en la description à leur article particulier.

Outre les os sésamoïdes, que l'on dit être au nombre de 48, le moindre de tous les os est l'orbiculaire, et le plus gros est le fémur. Quant à la manière dont les os s'ossifient, voyez OSSIFICATION.

On remarque sur les os outre leurs cavités internes, des cavités externes, qui servent à leur articulation ; telles sont la cavité cotyloïde des os des îles, la cavité glénoïde de l'omoplate, etc. D'autres servent à défendre les parties molles, comme sont les fosses orbitaires, dans lesquelles les yeux sont placés, le crâne qui contient le cerveau. Voyez COTYLOÏDE, GLENOÏDE, etc.

Il y a aussi sur les os différentes éminences qui, en donnant attache aux muscles, servent à étendre leur action en les éloignant du centre du mouvement. Entre ces éminences les unes sont contiguès à l'os, et s'appellent épiphyses ; les autres sont continues, et on les nomme apophyse. Voyez ÉMINENCE, APOPHYSE et ÉPIPHYSE.

OS SURNUMERAIRES, (Anatomie) les os nommés surnuméraires, clefs ou ossa Wormiana, suivent, quand ils se trouvent, la même analogie que les autres os du crâne. Comme ils font partie de la voute du crâne, ils semblent plus grands au dehors qu'au dedans ; et plus le crâne où ils se trouvent est épais, plus leur surface interne est petite à l'égard de l'externe. Les dents qu'ils avaient d'abord gravées dans les deux tables, disparaissent peu-à-peu de la table interne ; et leur union, avec les autres os, ne s'y remarque que comme une ligne. Il leur arrive encore avec l'âge, ce qui arrive aux autres os du crâne, c'est de s'unir avec eux en dedans, pendant qu'à la surface convexe ils en paraissent distingués, de sorte qu'on jugerait d'abord qu'ils ne pénétrent pas, et qu'ils n'ont jamais pénétré dans la concavité du crâne.

Je ne nie point pour cela qu'il n'y ait de petits os surnuméraires, qui ne s'étendent jusqu'au dedans du crâne. M. Hunauld dit avoir Ve des os surnuméraires tout à fait différents de ces derniers. Ils étaient à l'intérieur du crâne, ne s'étendaient pas jusqu'à la table externe, et étaient à l'endroit des sutures. Ils tombent ordinairement quand on démonte les piéces du crâne ; et lorsqu'on remonte ces pièces, on croit sans faire trop d'attention, que le vide qu'ils ont laissé en se détachant, est causé par la rupture d'une dent. (D.J.)

OS, (Chimie) Voyez SUBSTANCES ANIMALES.

OS, (Critique sacrée) la loi de l'Exode, XIIe 46. défendait de rompre les os de l'agneau que l'on mangeait à Pâques. Os signifie les forces du corps : dispersa sunt omnia ossa mea, Psaumes xxj. 15. mes forces se sont dispersées. Il se prend pour un corps mort : adsportate ossa mea vobiscum, Gen. l. 24. Jacob et Joseph ordonnèrent qu'on transportât leurs corps pour être ensévelis dans la terre de Chanaan, avec ceux de leurs pères. Ce mot veut dire aussi parenté, os meum es, et caro mea, II. Reg. xix. 13. je vous suis étroitement uni par la naissance. (D.J.)

OS DE CERF, DAIM et CHEVREUIL, (Vénerie) ce sont les ergots des bêtes privées, et ce qui forme la jambe aux bêtes fauves ; d'abord que le cerf fuit, il donne des os en terre.

OS DE SECHE, (Commerce) Ce qu'on appelle os de seche, n'est autre chose qu'une espèce d'os qui se rencontre sur le dos d'un poisson qui porte ce nom. Cet os est fort en usage chez les Orfèvres et chez les Fondeurs, pour faire des moules.