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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Anatomie
S. m. (Anatomie) partie antérieure de l'os barré qui est autour des parties naturelles, et qui se couvre de poil, la marque de la puberté, tant aux mâles qu'aux femelles.

PENIL, terme d'Anatomie qui se dit d'une partie du corps humain, que l'on appelle aussi la verge à cause de sa forme, ou encore par excellence le membre ou membre viril, à cause que c'est un des principaux organes de la génération dans l'espèce de mâle Voyez nos Pl. d'Anat. et leur explic. Voyez aussi les articles GENERATION, SEMENCE, ERECTION, MALE, FEMELLE, TESTICULE, etc.

Il est attaché à la partie inférieure de l'os pubis, et à la partie supérieure de l'os ischion. Son corps consiste en un corps caverneux, celui de l'urètre.

Les corps caverneux du penil, appelés aussi corps nerveux et spongieux, etc. sont attachés de part et d'autre à la branche de l'os pubis et à celle de l'os ischion, et de-là vont en augmentant en grosseur et en épaisseur, jusqu'à ce qu'ils rencontrent le corps caverneux de l'uretère, où ils se joignent, en laissant tout le long de leur étendue un interstice ou un canal pour son passage ; ils continuent ainsi d'aller ensemble liés l'un à l'autre par un corps membraneux appelé septum. Les fibres de cette cloison laissent d'espace en espace un petit écartement entr'elles, par où les deux corps caverneux communiquent ensemble ; elle devient très-mince, et Ve toujours en diminuant vers les extrémités arrondies, dans lesquelles ces corps se terminent au gland. Voyez CORPS CAVERNEUX et GLAND.

Le corps caverneux de l'uretre renferme l'uretre ou le passage urinaire. Sa forme, contraire à celle des autres corps caverneux, est plus large aux deux extrémités, et plus petite dans le milieu. M. Cowper appelle la bulbe de l'uretre cette partie enfermée entre les deux origines des corps nerveux du penil ; son autre extrémité dilatée forme le corps que l'on appelle le gland. Voyez URETRE, etc.

Le pénil reçoit des artères des branches iliaques internes, et des artères ombilicales ; et ces artères se divisant enfin en un nombre infini de branches, il vient autant de veines de leurs extrémités capillaires. Dans les canaux de ces veines il y a des ouvertures qui correspondent à autant de cellules, lesquelles communiquant entr'elles, se déchargent dans des canaux veineux plus considérables, et coulent sur la surface supérieure du penil : quelques-uns d'eux s'unissent aux veines du prépuce, d'autres composent un gros tronc appelé veine du penil, lequel rampe sur le dos du penil jusqu'aux prostates, se divise en deux, et entre dans l'iliaque interne des deux côtés.

Le penil reçoit les nerfs d'un tronc composé de la réunion de la troisième paire de nerfs de l'os sacrum et d'une branche du grand nerf sciatique ; ces nerfs viennent gagner les corps nerveux, s'épanouissent sur leur surface supérieure, d'où ils se distribuent à toutes les parties du penil.

Les canaux lymphatiques du pénil sont fort nombreux sur la surface, qui est sous la peau ; ils se déchargent dans les glandes inguinales. Voyez SEMENCE et URINE.

Le penil a deux paires de muscles, avec un muscle impair ; ce dernier s'appelle l'accélérateur de l'urine. Sa partie supérieure qui couvre le bulbe, sert à comprimer les veines qui y passent ; il vient du corps caverneux de l'uretre, et empêche par ce moyen le reflux du sang dans le temps de l'érection ; et par des contractions repétés, il chasse le sang du bulbe vers le gland. Son allongement sert à comprimer le canal de l'uretre, et à forcer la sortie de la semence ou de l'urine qui y est contenue. Voyez ACCELERATEUR.

La première paire de muscles se nomme les érecteurs du pénil : leur action soutient et tire le penil vers les os pubis ; et moyennant le secours du ligament suspensoir de la verge, la veine du penil s'applique au ligament transverse des os pubis. Ainsi le sang refluant ne pouvant aller par cette route, il est nécessaire que les corps caverneux se distendent. Voyez ERECTEUR et COLLATERAL.

La dernière paire des muscles sont les transverses du penil, qui varient dans différents sujets, et qui manquent quelquefois ; ils servent à dilater la partie du corps caverneux de l'uretre, à laquelle ils sont attachés. Voyez TRANSVERSEUR.

Le penil a aussi trois glandes qui ont été d'abord découvertes par M. Cowper : elles se déchargent toutes dans l'uretre ; et à cause de la tenacité de la liqueur dont elles font la sécrétion, on les appelle glandes muqueuses. Voyez GLANDES MUQUEUSES.

Tout l'assemblage du penil est enveloppé d'une membrane cellulaire d'une tissure admirable, qui est encore recouverte d'une tunique nerveuse fort serrée, et celle-ci l'est d'une cuticule et d'une peau. La duplicature de la peau sur le gland fait le prépuce. Voyez PREPUCE.

Il est attaché à la partie inférieure du gland par un ligament appelé le frein, voyez FREIN ; par un autre ligament nommé le suspensoir, il tient aux os pubis. Voyez LIGAMENT. Le penil sert à l'évacuation de la semence et de l'urine. A la vérité, M. Drake, en considérant sa structure, pense qu'originairement il n'a été destiné qu'à l'évacuation de la semence, et que la conduite de l'urine n'est point ce que la nature a envisagé dans le mécanisme de cette partie. Voyez SEMENCE et URINE.

Il ajoute un autre usage, celui de provoquer l'amour et de porter à la propagation de l'espèce. Effectivement, sans un pareil instrument, la semence des animaux les plus parfaits ne serait point portée au lieu où se fait la prolification : ajoutez à cela que l'état alternatif d'érection et de détention est absolument nécessaire ; le premier, afin que cette partie put s'acquitter de ses fonctions, et le second pour la mettre en sûreté.

Sans une érection il est impossible de lancer et de loger la semence à l'endroit que la nature lui a destiné ; et si cette érection était perpétuelle ou constante, il serait en quelque sorte impossible de la garantir d'injures, sans parler de la perte du désir, qui serait une suite de l'érection constante. Voyez PRIAPISME.

La cause de l'érection du penil vient du sang, qui distend ou qui dilate les corps caverneux, ainsi qu'il est évident par plusieurs expériences, entr'autres par celle où on lia la verge d'un chien en coït, et dans laquelle on ne trouva que du sang. C'est pourquoi dans le corps des criminels qu'on laisse suspendus longtemps après leur mort, la verge parvient à l'état d'érection, à cause du sang qui tombe aux parties inférieures et qui s'y arrête.

Le corps caverneux de l'uretre est tendu par les muscles accélérateurs qui embrassent les veines de son bulbe. Voyez ERECTION.