adj. terme d'Anatomie, qui concerne le foie. Voyez FOIE. Le conduit hépatique est un canal formé par la réunion des pores biliaires, et qui s'unit avec le conduit cystique pour former le canal cholidoque. Voyez PORE BILIAIRE, CYSTIQUE, OLIDOQUEOQUE. Le plexus hépatique est un lacis de plusieurs filets de nerfs produits par la huitième paire et le nerf intercostal. Voyez PLEXUS. Veine hépatique, qu'on appelle autrement basilique, voyez BASILIQUE. Conduit hepato-cystique, voyez CYSTO-HEPATIQUE.

HEPATIQUE artère, (Angeiologie) branche de la coeliaque. Dès sa sortie de la coeliaque, dont elle est une ramification à droite, elle se porte à la partie supérieure interne du pylore, pour accompagner la veine-porte en jetant deux rameaux particuliers, un petit appelé artère pylorique, et un grand nommé artère gastrique droite, ou grande gastrique.

L'artère hépatique ayant fourni la pylorique et la gastrique droite, s'avance derrière le conduit hépatique vers la vésicule du fiel, et lui donne principalement deux rameaux, appelés artères cystiques, et un autre nommé artère biliaire, qui se plonge dans le grand lobe du foie.

Enfin l'artère hépatique entre dans la scissure du foie, et s'associe à la veine-porte ; elle s'insinue avec cette veine dans la gaine membraneuse, appelée capsule de Glisson, et l'accompagne par-tout dans le foie par autant de ramifications, que M. Winslow nomme artères hépatiques propres.

Avant son entrée dans le foie, elle donne de petits rameaux à la membrane externe de ce viscère qui est de la dernière délicatesse, et à la capsule même ; voyez cette distribution merveilleuse dans Ruysch, Trés. Xe p. 72. tab. IIIe fig. 5. et dans Glisson, cap. xxxiij. fig. 1. Après cela vous ne douterez point que l'artère hépatique et celles qui l'accompagnent, ne servent beaucoup à la vie, à la nutrition, à la chaleur, à la propulsion, secrétion, expulsion des humeurs hépatiques.

Je sais bien que Glisson croit que la seule veine-porte fait tellement la fonction d'artère, que le foie n'a pas besoin d'autres artères que de celles qui fournissent la nourriture aux membranes et à la capsule de ce viscère ; mais Drake pense au contraire que les artères hépatiques servent presque à le nourrir tout entier. Comme elles sont beaucoup plus grosses dans l'homme que dans les animaux, il conjecture que dans l'homme à raison de sa situation droite, le sang arteriel du foie a besoin d'un coulant plus considérable et d'une impétuosité plus directe, pour pousser le sang veineux, que dans les animaux, dont le corps est posé horizontalement. C'est à cause de cela, dit-il, que les chevaux, quoiqu'ils soient beaucoup plus grands que l'homme, et qu'ils aient le foie beaucoup plus gros, ont néanmoins les artères hépatiques non-seulement beaucoup plus petites, mais encore tortillées à la manière d'un tendron de vigne, afin de briser l'impétuosité du sang, laquelle n'est pas si nécessaire dans la situation horizontale du corps, que dans la situation droite.

Cowper a embrassé le sentiment de Drake, parce qu'il avait des préparations, où le tronc de chaque artère hépatique était presque aussi gros qu'une plume d'oie, et où leurs ramifications dans le foie étaient par-tout aussi grosses que celles des pores biliaires qu'elles accompagnent. Mais la conséquence tirée par Cowper de ses préparations particulières, pour établir un fait qui soit généralement constant, n'est pas valable en bonne logique. (D.J.)

HEPATIQUE, adj. , hepaticus, c'est un terme de Médecine, qui est souvent employé par les anciens pour désigner tout ce qui a rapport au foie, tout ce qui en dépend : ainsi ils ont appelé artère hépatique, veine, conduit hépatique, ces différents organes qui entrent dans la composition du foie, ou qui appartiennent à ce viscère : ils distinguaient encore par ce nom le flux-de-sang attribué au foie, (voyez FLUX HEPATIQUE) et les remèdes ou médicaments appropriés au foie. Voyez HEPATIQUE, Mat. médicale.

On trouve aussi quelquefois le mot hépatique employé comme substantif, pour désigner ceux qui sont atteints de maladies dans lesquelles le foie est principalement affecté : ainsi, comme on a nommé phrénétiques, pleurétiques, ceux qui ont actuellement une inflammation au cerveau, une pleurésie, de même on a désigné anciennement par le nom d'hépatiques, ceux qui sont atteints d'une inflammation au foie. Voyez HEPATITE.

On a ensuite changé dans les ouvrages de médecine des derniers siècles, la signification du mot hépatique, en l'appliquant aux seuls cas où le foie est affecté de débilité ; en sorte que, sans qu'il y ait inflammation, ni abscès, ni ulcère, l'exercice des fonctions de ce viscère soit habituellement affoibli d'une manière sensible, surtout par rapport à l'ouvrage de la sanguification que l'on attribuait principalement au foie. Voyez Castell. Lexic. medic.

Mais le terme d'hépatique n'est guère plus en usage parmi les modernes dans aucun cas en fait de maladie ; il est presque borné à celui qu'en font les Anatomistes. Voyez FOIE, ANATOMIE.

HEPATIQUE (flux) c'est une sorte de maladie que l'on peut regarder comme une diarrhée, dans laquelle la matière des déjections est liquide, rougeâtre, sanguinolente, semblable à de la raclure de boyaux, sans qu'elles soient accompagnées ni précedées de douleurs, de tranchées, ni de ténesme ; ce qui distingue cette affection du flux dyssentérique, avec lequel elle a le plus de rapport.

Un tel flux de ventre est peu connu par les observations des modernes, qui pour la plupart doutent fort qu'on en ait jamais Ve de pareil, dont la source soit véritablement dans le foie ; malgré tout ce qu'ont pu en écrire non pas les anciens, mais les auteurs des derniers siècles qui ont précedé la découverte de la circulation du sang, et entr'autres Varandeus, qui a fait un traité considérable sur l'hépatitide, (de hepatitide) terme, selon lui, synonyme avec celui de flux hépatique, c'est-à-dire de l'espèce de diarrhée sanguinolente, qu'il prétend dépendre du vice du foie.

Ce qui donnait principalement lieu à la dénomination de flux hépatique, pour désigner l'espèce de cours-de-ventre dont il s'agit, c'est l'idée dans laquelle on a été longtemps que la sanguification se fait dans le foie : d'après cette opinion, on croyait que la matière du flux hépatique n'était autre chose que du sang aqueux mal travaillé, à cause de la faiblesse de ce viscère que la nature rejette dans les intestins pour être évacué hors du corps.

Mais s'il faut avoir égard à ce que pensent les modernes du prétendu flux hépatique, il ne provient point du foie, mais des veines meséraïques, qui par quelque cause que ce sait, répandent du sang dans les boyaux, où il se mêle avec le chyle, les excréments qu'il détrempe, et donne à ces matières la teinture et la consistance de raclure de boyaux, à raison du séjour qu'il y fait et de l'épaississement qu'il y contracte. C'est ainsi qu'était produite la diarrhée sanglante dont fait mention Zacutus Lusitanus, lib. II. medic. princip. hist. 84, qui a souvent lieu dans ceux à qui on a coupé quelque membre considérable, ou qui peut être l'effet de la pléthore, dans le cas où elle n'est pas dissipée par les exercices ou par les évacuations ordinaires, ou qui peut dépendre de toute autre cause approchante ; de sorte cependant que l'écoulement des matières sanglantes ne vient jamais du foie.

On trouve dans les œuvres de Deodatus, in valetudinar. p. m. 217, et dans celles de Borelli, cent. j. observ. 99, des observations qui confirment celles de Zacutus.

Il reste quelquefois après la dyssenterie un flux de ventre encore sanglant, mais sans douleurs, qui ne peut être attribué qu'à la faiblesse des vaisseaux meséraïques par une suite de l'excoriation de la membrane interne des intestins, et non point à aucun vice du foie. Ainsi, dans ces différents cas, quelque rapport qu'ils aient avec le flux hépatique des anciens, ce viscère n'y étant cependant pour rien, les modernes se croyant fondés à ne point reconnaître ces flux de ventre pour des flux hépatiques, se croient autorisés conséquemment à les rejeter dans tous autres cas. C'est pourquoi le sentiment de Barbette, Prax. med. lib. IV. cap. VIe a été assez généralement adopté, entant qu'il pense que le flux prétendu hépatique n'est autre chose qu'un écoulement de sang qui se fait par les veines hémorrhoïdales supérieures, se mêle aux matières contenues dans les boyaux, et forme celles des déjections dont il s'agit, sans qu'il y ait dyssenterie.

Cependant on ne peut pas dissimuler bien des observations qui tendent à prouver la possibilité de l'existence des flux de ventre vraiment hépatiques, puisqu'il en résulte qu'après plusieurs diarrhées semblables à celles que les anciens appellent de ce nom, on a trouvé par l'inspection anatomique le foie constamment affecté : ainsi on peut voir dans les œuvres de Bonnet, Sepulchret. seu Anatomie practic. lib. III. sect. XIe plusieurs observations à ce sujet ; entr'autres celle qui fut faite dans le cadavre d'un soldat anglais, où la substance de ce viscère fut trouvée tellement consumée, qu'il ne restait que la membrane qui forme son enveloppe, non sans altération, puisqu'elle était fort épaisse et enduite intérieurement d'une boue sanieuse, semblable à la matière du flux de ventre qui avait causé la mort à la suite d'une inflammation du foie. Tel est aussi le cas rapporté par Bontius, Medic. indor. lib. III. observ. 9. à l'égard d'un consul parisien qui avait eu un flux hépatique pendant six ans, sans avoir pu en être délivré par aucun remède. On trouva aussi, selon Baillou, lib. I. consil. 33. le foie entièrement détruit et comme fondu dans ses enveloppes, après un flux de ventre que l'on croyait hépatique. Jourdan, de pestis phoenom. cap. xix. dit avoir Ve pareille chose à l'égard d'un homme auquel il était survenu une diarrhée de la même espèce, à la suite d'une dyssenterie avec fièvre, dont il était mort le septième jour.

Il semble donc suivre du témoignage de ces observateurs, qu'il y a eu des flux de ventre véritablement hépatiques : on ne voit pas en effet, pourquoi d'autres auteurs se sont appliqués avec tant d'ardeur à établir qu'il n'en existe pas, ni n'en peut exister de tels. Si toutes les parties du corps en général sont susceptibles d'hémorrhagie, (Voyez HEMORRHAGIE.) pourquoi le foie serait-il excepté ? Pourquoi ne peut-on pas concevoir qu'un engorgement des vaisseaux sanguins de ce viscère, qui communiquent avec les colatoires de la bile, soit suivi d'une effusion de sang plus ou moins considérable dans ces derniers conduits qui le portent dans les intestins ? Pourquoi ne peut-il pas se former une pléthore particulière dans le foie comme dans les poumons, les reins, etc. d'où résulte une hémorrhagie ? Pourquoi ne pourrait-il pas s'échapper du sang des vaisseaux du foie dans une inflammation, en sorte que se mêlant avec la bile, il se jette avec elle dans les boyaux comme il en sort des vaisseaux pulmonaires, qui se mêle avec la matière des crachats dans la péripneumonie ? Voyez FOIE (maladies du).

Rien ne parait donc s'opposer à ce qu'il se fasse des effusions de sang de l'intérieur du foie, tant symptomatiques que critiques, qui aient tous les caractères du flux de ventre que les anciens appellent hépatique : mais il faut avouer qu'il est très-difficîle d'indiquer les signes propres à distinguer les cas où ce flux vient du foie, de ceux où il vient des intestins, parce qu'il peut avoir lieu dans l'un et l'autre cas sans douleur, sans tenesme : on ne peut inférer l'un plutôt que l'autre, que de ce qui a précédé. Si le foie a été affecté auparavant de pesanteur, de douleur, d'inflammation ; s'il y a eu des signes d'obstruction dans ce viscère avant que le flux dont il s'agit ait paru, il y a lieu de présumer que ce flux sanglant, distingué de la dyssenterie en ce qu'il est sans douleur de ventre, sans tenesme, et du flux hémorrhoïdal, par la qualité de la matière évacuée, doit être attribué au foie qui parait dans ce cas le seul viscère lesé. Voyez DYSSENTERIE, HEMORRHOIDE.

Mais, quelle que puisse être la source de l'espèce de flux de ventre qui est appelé hépatique, on doit toujours établir le pronostic d'après les signes qui indiquent que ce flux est symptomatique ou critique : dans le premier cas, l'intensité des symptômes qui accompagnent, décide le plus ou le moins de danger ; dans le second, il n'y en a que rarement, tant que ce flux est modéré, et que l'on ne l'arrête pas imprudemment.

Ainsi le traitement de cette maladie consiste à suivre les indications que peuvent fournir les symptômes qui ont précedé et qui en déterminent la nature. Par conséquent, si on doit l'attribuer à la pléthore par quelque cause qu'elle ait été produite, la saignée peut avoir lieu dans le cas où il n'y a pas de contr'indication, mais surtout l'application des ventouses avec scarification à la région des lombes, celle des sangsues au fondement pour dégorger les veines hémorrhoïdales, et faciliter par ce moyen la déplétion des vaisseaux de la veine-porte ; au reste, voyez PLETHORE.

S'il y a lieu de penser que le flux hépatique dépende d'une inflammation au foie ; comme il peut être salutaire dans ce cas, il ne faut pas se presser de le supprimer, et on doit cependant s'occuper à détruire les causes qui ont produit l'inflammation, et en corriger les effets. Voyez HEPATITE.

Si le flux hépatique est une suite des obstructions du foie, il ne peut être arrêté sans danger qu'après que l'on a, s'il est possible, desobstrué ce viscère ; ce qui rend la curation aussi longue que difficile. Voyez FOIE (maladies du), OBSTRUCTION.

En général, il est peu de cas où l'on puisse entreprendre le traitement du flux hépatique par le moyen des astringens ; parce qu'en supprimant l'évacuation il y a grand risque qu'il ne s'ensuive des dépôts funestes de la matière retenue : on ne peut donc recourir à ces remèdes, qu'au cas que ce flux forme une hémorrhagie considérable. Voyez HEMORRHAGIE, HEMORRHOIDE. Ce qui ne peut guère arriver à l'égard d'un viscère dans lequel le cours du sang se fait avec tant de lenteur, à cause de son éloignement de l'instrument principal de la circulation et par la faiblesse de l'organisation qui peut même être augmentée dans cette maladie et en constituer la cause prédisponante ; ce qui forme alors une indication de faire usage des astringens, des toniques, des amers, et autres médicaments appropriés à la débilité des fibres des viscères. Voyez DEBILITE, FIBRE (maladies de la), FOIE (maladies du), HEMORRHAGIE.

HEPATIQUE à trois feuilles, subst. fém. (Botanique) voici ses caractères : sa racine est fibreuse, vivace ; les pédicules de ses feuilles partent de la racine ; ses tiges sont nues, simples, et portent des fleurs ; son calice est à une pièce ; il est permanent et découpé communément en trois lobes ; ses fleurs sont en rose, polypétales, ordinairement pentapétales, et garnies d'un grand nombre d'étamines ; son fruit est globuleux ; chacune de ses cellules est pourvue d'un tuyau recourbé ; du reste l'hépatique ressemble à la petite chélidoine.

Entre les espèces de ce genre de plante, il suffira de décrire la plus commune, que Boerhaave nomme hepatica trifolia, caeruleo flore. Ind. Art. 30.

Ses fleurs sortent de terre de bonne heure au printemps avant les feuilles ; elles croissent sur des pédicules faibles, un peu velus, longs de quatre à cinq pouces ; ses feuilles sont enfermées dans un calice verd à trois pièces ; elles sont composées de six folioles bleues, arrondies, pointues par le bout, et rangées autour d'une petite tête verte. Il sort du milieu d'elles plusieurs étamines blanches et bleues ; la tête verte s'agrandit et dégénere ensuite en plusieurs petites semences nues ; les feuilles paraissent lorsque les fleurs sont passées ; la racine est petite, fibreuse, et vivace.

On nomme cette plante hépatique, parce que ses feuilles sont divisées en lobes comme le foie.

Les fleuristes cultivent plusieurs espèces d'hépatique, à cause de la beauté de leurs fleurs printanières, simples, doubles, ou bleues, ou blanches, ou rouges ; sur quoi Miller mérite d'être consulté. (D.J.)

HEPATIQUE commune ou de fontaine, (Matière médicale) la plante ainsi nommée de sa prétendue vertu contre les maladies du foie, est un de ces remèdes purement altérants, dont les propriétés sont fort peu constatées et très-difficiles à déterminer. Outre la qualité principale dont nous venons de parler, on lui accorde celle de remédier à l'épaississement des humeurs, d'en adoucir et réprimer l'acrimonie, etc. vices qu'il est très-permis de regarder comme imaginaires dans la plupart des cas où on les met en jeu pour l'explication des maladies.

Elle passe encore pour tonique, vulnéraire, astringente, bonne dans la galle et les autres maladies de la peau, si on en prend intérieurement la décoction à grandes doses. Plusieurs auteurs ont regardé encore l'hépatique de fontaine comme un spécifique contre la toux et contre la phtisie ; elle entre dans le syrop de chicorée composé. (b)

HEPATIQUE des Fleuristes, ou BELLE HEPATIQUE, (Matière médicale) cette plante a tiré son nom, comme la précédente, de la faculté qu'on lui a supposée de guérir les maladies du foie. On l'a regardée d'ailleurs comme vulnéraire, rafraichissante, fortifiante et astringente, soit dans l'usage intérieur, soit dans l'usage extérieur.

L'eau de pluie dans laquelle on a cohobé trois ou quatre fois des feuilles fraiches de belle hépatique, est un excellent cosmétique, et que les dames de la plus grande condition recherchent fort, selon que le rapporte Simon Pauli, pour se blanchir la peau du visage après qu'elles se sont exposées à l'ardeur du soleil. Géoffroy, Mat. méd.