(Pharmacie) les pilules sont une forme de médicament réduites à la grosseur et à la consistance d'un pois ; on s'en sert pour épargner au malade le goût désagréable d'un liquide impregné des drogues, et pour empêcher leur impression sur l'organe du gout. C'est la répugnance des malades contre les différentes espèces de drogues, qui a donné origine aux pilules. On leur a donné le nom de pilule à cause de leur ressemblance avec les petites bales qu'on nomme en latin pilae.

Les pilules ne doivent pas excéder la dose de six grains ; les drogues réduites en poudre demandent le double de leur poids de syrop, pour pouvoir être réduites en pilules à l'aide d'une liqueur ou excipient qui augmente leur consistance.

Nous allons donner un exemple de pilules pour servir de modèle.

Pilules d'agaric. Prenez de trochisques d'agaric une once, species de hiera demi-once, myrrhe six gros, syrop de neprun autant qu'il en faut pour faire une masse de pilules.

Quoique les pilules soient fort en usage et du goût de bien de gens, cependant on ne doit point trop les conseiller ; et si les personnes peuvent prendre sur elles de vaincre la répugnance qu'elles pourraient avoir pour les drogues, il vaudrait beaucoup mieux qu'elles prissent les remèdes délayés dans un véhicule suffisant ; la pilule est d'elle-même difficîle à dissoudre ; d'ailleurs elle est échauffante : ainsi l'on ne doit employer les pilules que dans les cas où on veut s'épargner le désagrément de sentir, ou une odeur, ou une amertume incommode.

La plupart des charlatants et des ignorants ont coutume d'envelopper leurs médicaments dans des conserves, et de se servir de pilules ; et comme les drogues dont ils se servent, sont des plus âcres et des plus vives, ce manège devient funeste pour les malades qui ont le malheur d'user de ces sortes de remèdes.

Si cependant l'on est obligé d'employer des pilules, on doit avoir soin de les diviser, au moyen d'une suffisante quantité de boisson, et de fixer au juste la dose de chaque ingrédient qui en fait la base et l'efficacité.

Les compositions ou préparations mercurielles doivent toutes se donner en pilules. On les doit faire très-petites, pour donner plus de facilité de les avaler.

PILULES DE BELLOSTE, Voyez MERCURE, (Matière médicale)

PILULES MERCURIELLES, Voyez MERCURE, (Matière médicale)

PILULES PERPETUELLES, (Pharmacie) on donne ce nom à des pilules faites de régule d'antimoine, qui ont la vertu de purger et de faire vomir, nonobstant qu'elles aient été employées une infinité de fois de suite, de façon qu'une seule peut servir à purger une armée entière. On peut les faire infuser dans le vin, et ce vin devient émétique ; on fait aussi avec le régule des gobelets ou tasses qui produisent le même effet.

Mais ces sortes de remèdes ne conviennent point à tous les tempéraments, et il est rare qu'on les ordonne aux gens délicats ; pour peu que l'on soit attentif à la conservation de ses malades, on se gardera de leur permettre de tels remèdes.

Au cas qu'ils eussent beaucoup tourmenté le malade, on emploiera les mêmes précautions que dans l'usage des antimoniaux.