ou ROSIER SAUVAGE, cynorrhodos, (Jardinage) est une espèce de rosier assez haut, épineux, qui croit dans les haies et dans les buissons : ses feuilles ressemblent à celles du rosier, sa fleur est simple, à cinq feuilles de couleur blanche et incarnat, un peu odorantes. Le fruit qui lui succede est oblong, assez gros, et devient rouge en mûrissant. On l'appelle grattecul ou cynorrhodon ; il renferme des semences entourées de poil qui s'attachent aux doigts, et y causent des demangeaisons. (K)

EGLANTIER ou ROSIER SAUVAGE, connu aussi dans les boutiques sous le nom grec de cynorrhodon, qui signifie rose de chien. (Pharmacie et Matière médicale) Les fleurs de cet arbrisseau, ses fruits, ses semences, sa racine, et l'éponge qui croit sur ses branches, sont célébrées par tous les Pharmacologistes.

Les fleurs passent pour être astringentes ; l'eau que l'on en retire par la distillation est réputée excellente dans les maladies des yeux.

Les fruits, communément appelés grattecul, sont estimés pour être légèrement astringens, et en même temps apéritifs et diurétiques. On en fait la conserve connue sous le nom de conserve de cynorrhodon. Elle se prépare ainsi :

Prenez des fruits d'églantier mûrs, autant que vous voudrez ; partagez-les par le milieu, et séparez-en exactement les pepins et le duvet qui les accompagne ; étant mondés, mettez-les dans un vase et arrosez-les d'un peu de vin. Gardez-les en cet état deux ou trois jours, pendant lesquels un petit mouvement de fermentation qu'ils éprouveront, les amollira au point de pouvoir facilement, après avoir été pilés dans un mortier de marbre, passer à-travers un tamis de crin, à la manière des pulpes.

Prenez de cette pulpe ainsi passée au tamis, une demi-livre ; de sucre blanc, deux livres : pilez-le fortement avec la pulpe pour l'y mêler exactement ; et si la conserve vous parait trop molle, faites-la dessécher à petit feu jusqu'à ce qu'elle ait la consistance requise. Voyez CONSERVE. On peut aussi faire cuire le sucre avec un peu d'eau jusqu'à ce qu'il soit en consistance de tablette. Voyez TABLETTE. Alors on le mêlera avec la pulpe décrite ci-dessus, par ce moyen on aura une conserve plus unie, plus glacée. La Pharmacopée de Paris prescrit, au lieu d'eau, une décoction de racine d'églantier pour faire la cuite du sucre. Cette conserve est fort en usage parmi nous, mais bien moins à titre de remède qu'à titre d'excipient. Voyez EXCIPIENT. On l'emploie dans les bols, dans les pilules, dans les opiates, dont elle lie très-bien les ingrédiens.

Comme cette conserve est d'un doux-aigrelet fort agréable au gout, on peut en donner aux convalescens à titre d'analeptique, surtout dans les cas où l'on voudrait exciter un peu les urines. Voyez DOUX, DIURETIQUE, GIMEGIME.

Les semences ou pepins qui se trouvent dans le grattecul sont vantés par quelques auteurs comme un excellent remède contre la gravelle. Dans ce cas, on fait une émulsion avec deux gros de ces pepins et quelque décoction ou infusion appropriée, ou bien on les donne en poudre au poids d'un gros dans un verre de vin.

Il y a des observateurs qui assurent avoir guéri des hydropiques désespérés, par l'usage d'une tisane faite avec les fruits entiers de cynorrhodon.

La racine de l'églantier a été recommandée par les anciens comme un excellent antidote contre la morsure des animaux enragés, et contre l'hydrophobie qui en est la suite. On la fait prendre intérieurement rapée au poids d'un gros, d'un gros et demi, ou bien on en prescrit la décoction ; on donne même à manger la racine fraiche au malade.

L'éponge d'églantier que l'on appelle bedeguar, est employée par quelques médecins comme un astringent, soit en substance, soit en infusion. On en fait des gargarismes pour les ulcères de la bouche et du gosier : on la célèbre aussi comme un spécifique contre les goitres, si après l'avoir brulée dans un pot de terre fermé et l'avoir réduite en poudre, on en met tous les soirs en se couchant une pincée sous la langue. On continue ce remède pendant plusieurs mois, et on prétend qu'il opère des cures singulières. Cette préparation n'est qu'une poudre de charbon. Voyez la fin de l'article CHARBON. (b)