S. m. terme de Pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Poitou, ou des sables d'Olone ? c'est le nom qu'on donne à la pêche au feu, dont voici la description telle qu'elle se pratique par les pêcheurs du cap Breton. On y prend des éguilles ou orphies. Elle commence en même temps que celle des mêmes poissons, aux rets nommés veltes, c'est-à-dire au mois de Mars, et elle finit à la fin de Juillet. Elle ne se peut faire que de nuit. Ce sont les bateaux ou chaloupes des barques qui sont dans le port qui s'y occupent. La chaloupe est armée de six personnes, cinq hommes et un mousse. Un des hommes de l'équipage entretient le farillon, qui est placé avant. Le farillon est une espèce de ces anciens réchauts portatifs, que l'on mettait aux coins des rues pour éclairer la nuit. Le foyer a une douille de fer d'environ douze pouces de long, et un manche de quatre pieds de long. Le feu est composé d'éclats de vieilles douves de barriques, vuidanges de brai ou de gaudron, coupées de demi-coudée de long. Deux hommes nagent, et trois lancent la fouanne, le salet, ou salin, dans les lits ou bouillons d'orphies, qui sont attirées par la lumière du farillon qui frappe et éclaire la surface de l'eau. Quelquefois ces poissons s'attroupent en si grande quantité, que l'on en prend cinq à six d'un seul coup ; et comme le bateau avance toujours doucement à la rame, le poisson n'est point effarouché par le jet des fouannes que les pêcheurs dardent.
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