adj. terme de Chirurgie, qui est de la nature de l'oedeme, voyez OEDEME. L'on dit un bras oedémateux, des jambes oedémateuses, &c.

Les tumeurs oedémateuses sont rarement dangereuses d'elles-mêmes. Quand elles sont invétérées, elles sont difficiles à guérir ; et elles sont absolument incurables, si elles sont causées et entretenues par des maladies qu'on ne puisse guérir. Le gonflement oedémateux d'un bras est symptomatique dans l'hydropisie de poitrine, et annonce concurremment avec d'autres signes de quel côté est l'épanchement. La dissipation de cette oedématie ne peut dépendre que de la destruction de la cause qui y donne lieu. Le gonflement oedémateux d'un bras à l'occasion d'un cancer de la mamelle, est ordinairement l'effet de l'engorgement des glandes de l'aisselle ; de-là on peut juger que ce symptôme résistera à tous les secours qu'on pourrait donner à l'enflure oedémateuse. Les pieds et les mains restent longtemps oedémateuses, à la suite des plaies d'armes à feu considérables, qui ont produit de longues suppurations, et pendant le traitement desquelles les membres ont resté longtemps dans l'inaction ; ce sont là des sucs lymphatiques et séreux croupissants dans les cellules du tissu cellulaire, qui causent cette enflure : elle est assez ordinaire après la cure des fractures qui ont exigé le repos du membre, et l'application continuée de bandes par lesquelles la circulation du sang et des humeurs a été gênée. Dans ces cas, les fomentations résolutives discutent la lymphe stagnante, et donnent du ressort aux parties solides : telles sont les lotions avec la lessive de cendres de sarment, ou de solution de sel ammoniac, ou de nitre dans l'eau commune. Un bandage bien méthodiquement appliqué et qui comprime mollement et également les parties oedémateuses de la circonférence vers le centre, favorise beaucoup la résolution de l'enflure oedémateuse consécutive. Il y a beaucoup de cas où on la préviendrait par la situation convenable de la partie malade. Une écharpe mal mise qui laisserait la main pendante, et qui ne la soutiendrait pas, de façon qu'elle fût un peu plus haut que le coude, donnerait lieu à l'engorgement oedémateux du poignet, de la main et des doigts.

Lorsqu'un chirurgien intelligent connait la cause d'une enflure oedémateuse, il juge si elle sera curable ou non, et il est en état de faire choix des moyens les plus convenables pour remplir l'indication que présente la nature de la maladie. Dans l'administration des remèdes résolutifs, il faut employer d'abord ceux qui sont incisifs, et employer successivement ceux qui ont le plus d'activité. On ne doit pas perdre de vue le degré d'épaississement de la lymphe et d'atonie des solides. Quand les lotions et fomentations ne suffisent pas, on a recours aux cataplasmes faits avec les quatre farines, où l'on joint les fleurs de camomille et de mélilot, les semences carminatives, les baies de genièvre et de laurier, les plantes aromatiques seches. Toutes ces choses pulvérisées, et cuites dans le vin, donnent du ressort aux vaisseaux, et en excitant leur action, sur une humeur lente et visqueuse, la font rentrer dans le torrent de la circulation : il est à propos souvent d'aider les remèdes topiques, par l'usage des purgatifs et des remèdes apéritifs, tels que les boissons nitrées.

Si la tumeur oedémateuse est accompagnée d'inflammation, et qu'elle dépende de causes permanentes qu'on ne peut détruire, il est à craindre qu'elle ne tombe en gangrene : il faut alors rendre les cataplasmes moins actifs, de peur que la vertu stimulante n'irrite l'inflammation : la farine de graine de lin, ajoutée aux cataplasmes susdits, et la précaution de les faire avec de l'eau de sureau au lieu de vin, seront des moyens de calmer la chaleur de la partie. L'eau de chaux est un excellent antiseptique dans l'oedeme qui menace de gangrene ; l'eau-de-vie camphrée et ammoniacée a aussi son utilité, quand il faut augmenter fortement le ressort de la partie. Si les dispositions gangréneuses se manifestent malgré les soins, il faut se conduire en conséquence. Voyez GANGRENE.

Dans le gonflement oedémateux, si la partie conserve du ressort, et se relève après qu'on l'a comprimée, c'est une simple bouffissure : quand la partie oedémateuse est molle et sans ressort, et que les sucs et stagnation sont au - dessous de la peau dont le tissu n'est pas abreuvé, c'est un empâtement. L'oedeme est une autre espèce de la même maladie ; et les soins tant internes qu'externes, doivent être variés relativement aux indications que prescrivent ces différents états, aux causes qui les ont produits, au tempérament des personnes qui en sont attaquées, etc. (Y)