S. m. terme de Chirurgie, est une sorte de bandage d'acier ou autre matière semblable, pour tenir en état les parties auxquelles il y a des hernies ou ruptures. Voyez HERNIE.

Ces bandages sont faits d'un cercle d'acier forcé, battu, et aplati, assez grand pour environner les trois quarts du corps, et dont l'extrémité, qui doit poser sur la descente, est allongée en en-bas en forme d'écusson. A l'autre extrémité du cercle, il y a une courroie assez longue pour achever le tour du corps, et pour s'attacher à l'écusson, où il y a une pointe d'acier en forme de crochet qui entre dans un des trous dont la courroie est percée, afin qu'on puisse serrer le bandage plus ou moins, selon qu'il est nécessaire : ces bandages sont ordinairement garnis de coton, et recouverts de chamois ou de marroquin. L'écusson doit être bien garni intérieurement, afin de contenir les parties sans blesser le point sur lequel il appuie. Il y a des bandages à double écusson pour la hernie. Des deux cotés on peut joindre les écussons par un ressort ou par deux ou trois petites charnières qui leur permettent de se plier, cette mécanique empêche le froissement et la contusion des parties sur lesquelles le bandage est posé. Voyez Pl. V. fig. 7. et VI. fig. 1. 2. 3. et 4.

M. Delaunay, maître en Chirurgie, a présenté un bandage d'acier élastique, dont la figure et la description se trouvent dans le premier volume des Mémoires de l'académie royale de Chirurgie.

M. Martin, aussi maître en Chirurgie, a présenté depuis peu à la même académie, des bandages qu'il a perfectionnés à plusieurs égards. Un défaut assez ordinaire des bandages, est de ne pas comprimer également dans toutes les attitudes et les différents mouvements auxquels on est exposé, parce que la ceinture d'acier ne peut pas avoir assez de ressort, et former à l'opposite de l'écusson, un point d'appui suffisant pour la compression. M. Martin, pour éviter cet inconvénient, a rendu élastique la pelote ou écusson du brayer. La pelote renferme deux platines : l'une est continue au demi-cercle d'acier ; et l'autre placée en dedans, tient supérieurement à la précédente par une charnière qui en fait le point fixe, pendant que la partie inférieure reste béante et mobîle au moyen d'un ressort mis entre les deux plaques : ce ressort tend toujours à rapprocher celle du dedans vers le ventre, dans le temps que la première pourrait s'en éloigner avec le demi-cercle d'acier par quelque mouvement particulier du corps ou quelque changement de situation. Ainsi cette seconde platine, qui est continuellement passée vers l'anneau, fait une compression d'autant plus avantageuse, qu'elle est déterminée de bas en haut, et demeure toujours égale dans quelque attitude que se trouve le corps. Cet avantage dispense de porter le bandage aussi serré qu'on le porte ordinairement ; ce qui est une seconde utilité d'un grand prix pour beaucoup de personnes, et surtout pour celles qui sont grasses et qui s'écorchent facilement.

M. Martin a donné plusieurs avantages aux bandages, qui servent à contenir les hernies de l'ombilic, les chutes de matrice, du fondement, etc.

Il est important de faire remarquer que les bandages n'exigent pas un soin si borné ni si vulgaire qu'on pourrait se l'imaginer : tout y est digne de l'attention des habiles Chirurgiens. L'exécution de ces sortes de machines ne peut être parfaite qu'à l'aide de leurs lumières et de leur expérience. Cette branche de l'art tient à beaucoup de connaissances anatomiques et chirurgicales fort délicates, et éloignées seulement en apparence ; connaissances dont sont dépourvus les ouvriers auxquels on permet la fabrique et même l'application de ces sortes d'instruments.

Le public ne peut être trop informé qu'un brayer bien conditionné est l'unique moyen qui puisse mettre en sûreté la vie de ceux qui sont affligés de descentes ; il les garantit de l'étranglement que la chute des parties pourrait occasionner ; et il produit quelquefois la guérison aux personnes même d'un âge avancé.

Pour les enfants qui sont encore à la mammelle, on ne se sert pas de bandages d'acier : on pose quelques compresses graduées sur l'anneau, et on les contient avec une bande de toile. On peut aussi se servir d'un bandage, dont la ceinture de lisière ou de drap revêtu de chamois ou de futaine, ait une pelote de toîle bien bourrée de filasse et revêtue de la même étoffe que la ceinture. On doit cirer les bandages des enfants, pour qu'ils ne pourrissent pas dans les urines et les excréments.

Au derrière de tous les brayers on attache une bandelette de toîle double, qui passant sous la cuisse vient s'attacher à l'écusson, de même que la courroie qui termine la ceinture. Cette bandelette se nomme la sous-cuisse ; elle soutient le bandage, et empêche qu'il ne remonte.

L'application de ces bandages est aisée à faire : ceux qui en portent les ôtent et les remettent sans peine, par l'habitude qu'ils en ont contractée. Mais une circonstance essentielle à observer, c'est de ne point mettre le bandage que la descente ne soit entièrement rentrée ; car s'il restait une partie de l'intestin dans l'aine, le bandage le meurtrissant y causerait de la douleur, de l'inflammation ; et enfin la gangrene, si l'on n'y pourvoyait : cette règle souffre quelque exception, lorsque l'épiploon forme la hernie. Voyez REDUCTION.

Brayer pour contenir les hemorrhoïdes. Voyez HEMORRHOÏDES.

Brayer pour la chute du rectum ou de la matrice. Voyez CHUTE.

Brayer pour la hernie du nombril. Voyez EXOMPHALE. (Y)

BRAYER, c'est une espèce de bandage fait de gros cuir, garni d'une boucle et de son ardillon, qui sert à soutenir le battant d'une cloche. Voyez CLOCHE et FONDEUR DE CLOCHES. Voyez figure 6. Planche de la Fonderie des cloches, et l'article FONTE DES CLOCHES.

BRAYER, en Fauconnerie, c'est le cul d'un oiseau de proie ; et on dit qu'une marque de la bonté d'un faucon est quand il a le brayer net, et lorsqu'il lui tombe bien bas le long de la queue et qu'autour il est bien émaillé de taches noires et rousses.