S. m. terme de Chirurgie, est un instrument tranchant, qui sert principalement dans les dissections, mais dont on peut aussi se servir au besoin dans plusieurs autres opérations, comme les amputations, pour couper les chairs et les membranes, qui sont entre les deux os d'un bras ou d'une jambe, avant de scier l'os.

Il y a trois sortes de scalpels : le premier est tranchant des deux côtés, et a un manche d'ébene ou d'ivoire, qui étant plat et mince à son extrémité, sert à séparer les parties membraneuses et fibreuses dans les préparations anatomiques.

La lame de cette espèce de scalpel ressemble à celle d'une lancette ; sa longueur est de deux pouces y compris la queue qui est aussi large que la base, plate dans toute son étendue, et percée par deux trous ; les ouvriers l'appellent plate-semelle. Le manche est fendu dans sa base suivant sa largeur ; et la queue plate de la lame occupe cette fente, et y est fixée par deux clous qui traversent le manche et la lame dans le milieu. La base de la lame a 5 lignes de large, et Ve en diminuant se terminer en pointe. Voyez la fig. 8. Pl. I.

La seconde espèce de scalpel se divise en lame et en manche. La lame a deux parties, l'une est la base ou le talon, et l'autre est la partie tranchante. Le talon est une surface plate et irrégulièrement carrée, dont les bords postérieurs posent sur le manche ; du milieu de cette surface que les ouvriers appellent la mitre, s'élève une queue d'un pouce et quelques lignes de long, de figure pyramidale et irrégulièrement arrondie qu'on nomme la soie ; elle est cimentée dans le manche avec du mastic. La partie tranchante est composée de quatre émoutures ou biseaux ; ces émoutures forment deux tranchants séparés par une vive arrête ou ligne saillante, qui se continue depuis la pointe jusqu'au talon sur le plat de la lame. Le manche de cette seconde espèce est à pans. Voyez la fig. 6. Pl. I.

L'autre espèce a un dos et ne tranche que d'un côté. Sa partie tranchante est semblable à celle du bistouri droit, et se monte comme le précédent sur un manche. Il est commode pour décharner un corps lorsqu'on veut l'embaumer ou en faire un squelete, etc. fig. 7. Pl. I.

Scultet dans son armamentarium décrit plusieurs autres sortes de scalpels, comme entr'autres le scalpel trompeur qu'il appelle ainsi, parce que sa lame étant cachée le malade y est trompé. Les anciens en faisaient grand usage pour ouvrir et dilater les sinus : mais comme il peut tromper le chirurgien lui-même, il n'est plus en usage. Un scalpel tranchant des deux côtés pour des setons. Un petit scalpel crochu pour détacher les paupières, quand elles tiennent l'une à l'autre. Un scalpel pointu, tranchant des deux côtés, avec un manche d'os pour l'opération de l'égylops. Des scalpels semblables au scolopomachaerion, etc. le scolopomachaerion lui-même est aussi une sorte de scalpel. Voyez SCOLOPOMACHAERION. (Y)