S. f. en Chirurgie, sont des morceaux de bois dont on se sert pour assujettir des membres cassés : on les nomme aussi attelles.

Les éclisses s'appellent en latin ferulae, parce qu'on employait autrefois l'écorce de la férule pour en faire : Hippocrate s'en est servi, comme on peut le voir dans son livre des fractures.

La matière des éclisses est différente, suivant les praticiens : le bois, suivant les uns, est une substance trop dure, qui ne se prête point assez à la configuration des parties ; on en fait cependant des petites planchettes legeres et flexibles, telles que les Fourbisseurs en emploient pour les fourreaux d'épées. D'ailleurs on ne met point ces férules à nud ; on les garnit de linge, et le membre est lui-même déjà couvert de compresses et d'une suite de circonvolutions de la première bande, lorsqu'on les applique. Quelques praticiens font des attelles de fer-blanc, qui sont fort légèrement cambrées pour s'accommoder à la partie : d'autres mettent un carton mince dans la compresse : enfin il y en a qui n'emploient que des compresses longuettes, et assez épaisses pour servir d'éclisses ; elles doivent avoir la longueur de la partie principale du membre : si l'os est fracturé vers son milieu, on en met trois ou quatre pour entourer la circonférence de la partie, il y a des raisons anatomiques et chirurgicales pour en régler la position. On ne doit point appliquer une éclisse sur le trajet des vaisseaux ; elle nuirait à la circulation du sang, et serait une cause d'accidents qui pourraient devenir funestes. On met une attelle de chaque côté du cordon des principaux vaisseaux ; ainsi à l'intention de maintenir les extrémités fracturées de l'os dans leur niveau, se joindra celle d'empêcher que le bandage, qui doit être médiocrement serré, n'agisse avec autant de force sur les vaisseaux que sur les autres parties. Dans les fractures compliquées de plaie, on a l'attention de ne point mettre d'éclisses vis-à-vis de la plaie, et si la disposition du membre l'exigeait, comme, par exemple, dans la fracture de la jambe, si la plaie était sur la surface interne du tibia, il faudrait poser une compresse longuette et épaisse le long de cette surface interne, au-dessus de la plaie, et une autre au-dessous ; l'éclisse qu'on poserait ensuite, porterait à faux à l'endroit de la plaie. L'exercice de la Chirurgie exige dans presque tous les appareils, des petites variations que l'industrie suggère dans l'occasion aux praticiens attentifs et éclairés par les lumières de l'Anatomie, et qui ont du jugement ; mais la Chirurgie suppose ce jugement, et ne le donne point. Voyez FRACTURE. (Y)

ECLISSES, (Manège et Maréchalerie) en latin ferulae, parce qu'anciennement on employait à cet effet l'écorce de la férule. Je ne sai si c'est de cette espèce de férule dont Pline rapporte que le bois était si ferme et en même temps si leger, que les vieillards s'en servaient en forme de canne ou de bâton, par préférence à tout autre.

Quoiqu'il en sait, nous appelons éclisses dans la Maréchallerie, ce que dans la Chirurgie on appelle de ce nom et de celui d'attelles. La seule différence des éclisses du Chirurgien et de celles du maréchal, nait en général du moins de flexibilité et de souplesse des dernières. Celles-ci sont en effet communément plus épaisses, d'un bois moins pliant, et elles sont même le plus souvent faites avec de la tole ; un bois mince et delié, des écorces d'arbres, des lames de fer blanc, du carton, n'auraient pas assez de force et de soutien pour remplir nos vues.

Nous en faisons un usage d'autant plus fréquent, que nous contenons toujours par leur moyen, les appareils que nous sommes obligés de fixer sur la sole, c'est-à-dire sous le pied de l'animal.

Nous les plaçons ordinairement de deux manières, en plein ou en X : en plein, lorsque les ingrédiens qui entrent dans la composition du topique appliqué, et que nous couvrons avec des étoupes, ont trop de fluidité, et ne sont point assez liés ; en X ou en croix, lorsqu'ils ont une certaine consistance.

Si dans le premier cas nous usons des éclisses qui sont faites avec de la tole, nous n'en prendrons que deux ; l'une d'elles garnira toute la partie, et aura par conséquent la figure d'une ovale tronquée. Nous l'engagerons en frappant légèrement avec le brochoir, en sorte qu'elle sera arrêtée par ses côtés et par son extrémité antérieure, entre les branches, la voute du fer, et le pied. La seconde, dont la forme ne différera point des éclisses ordinaires, sera introduite en talon entre l'éponge et les quartiers, et sera poussée le plus près qu'il sera possible de l'étampière voisine, afin de maintenir très-solidement la première, sur laquelle elle sera posée transversalement ; car nous ne nous servons jamais ici de bandage : on observera qu'elle ne déborde point le fer, attendu que l'animal en marchant pourrait se blesser, se couper ou s'entre-tailler.

Si nos éclisses sont de bois, nous en emploierons quatre ; trois d'entr'elles seront taillées de manière, qu'étant unies elles représenteront la même ovale figurée par la grande éclisse de tole : on les engagera pareillement l'une après l'autre, après quoi on les fixera par le moyen de la quatrième, ainsi que je l'ai dit ci-dessus.

Quelques personnes prétendent qu'on devrait au lieu d'éclisses avoir recours à un fer entièrement couvert ; mais elles ne prévoyent pas sans doute les inconvénients qui suivraient l'obligation de déferrer et de ferrer continuellement l'animal, surtout dans des circonstances où il peut être atteint de douleurs violentes, et où nous sommes contraints de réitérer souvent les pansements : je conviens qu'on n'attache alors le fer qu'avec quatre clous, mais ces inconvénients ne subsistent pas moins.

Il n'est pas difficîle de concevoir, au surplus, comment nous maintenons les éclisses en X ou en croix. Celle qui est engagée dans le côté droit de la voute du fer, est prise par son autre extrémité dans l'éponge gauche, tandis que celle qui est engagée dans le côté gauche de cette même voute, est arrêtée par son autre bout dans l'éponge droite : l'une et l'autre sont posées diagonalement.

Il est encore des occasions où des éclisses plus longues et plus fortes nous sont nécessaires. Voyez FRACTURES. (e)

ECLISSE, en terme de Boisselier ; c'est une planche légère dont ils se servent pour leurs divers ouvrages.

ECLISSES, (Lutherie) ce sont dans les soufflets de l'Orgue, les pièces triangulaires EE, fig. 24. Pl. d'Orgue, qui sont les plis des côtés des soufflets. Ce sont des planches d'un quart de pouce d'épaisseur, lesquelles sont doublées de parchemin du côté qui regarde l'intérieur du soufflet, et qui sont assemblées les unes avec les autres avec des bandes de peau de mouton parée, et avec les têtières par les aines et demi-aines. Elles doivent toujours être de chaque côté du soufflet en nombre pairement pair. Voyez l'art. SOUFFLETS D'ORGUE.

* ECLISSE, (Economie rustique) petit panier fait d'osier, sur lequel on place les fromages nouvellement faits, à-travers lesquels ils s'égouttent. Les éclisses de terre, de fayence et d'étain (car il y en a de cette sorte), sont trouées par le fond et par les côtés : il faut tenir ces vaisseaux propres, et en avoir de toutes grandeurs.

ECLISSE, c'est parmi les Vanniers, une baguette d'osier fendue en deux ou plusieurs branches fort minces.