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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Chirurgie
ou ARGEMON, s. m. (Chirurgie) est un ulcère du globe de l'oeil, dont le siège est en partie sur la conjonctive ou blanc de l'oeil, et en partie sur la cornée transparente. Il parait rougeâtre sur la première membrane, et blanc sur la cornée. L'inflammation, les pustules, les abcès, ou les plaies des yeux, peuvent donner lieu à ces ulcères.

En général, les ulcères des membranes de l'oeil sont des maladies fâcheuses, parce qu'ils donnent souvent beaucoup de difficulté à guérir, et qu'ils peuvent être accompagnés d'excraissances de chair, de fistules, d'inflammations, de la sortie et de la rupture de l'uvée qui fait flétrir l'oeil ; enfin parce que leur guérison laisse des cicatrices qui empêchent la vue, lorsqu'elles occupent la cornée transparente. Les ulcères superficiels sont moins fâcheux et plus faciles à guérir que les profonds.

Pour la cure, il faut autant qu'on le peut détruire la cause par l'usage des remèdes convenables. Si elle vient de cause interne par le vice et la surabondance des humeurs, les saignées, les lavements, les purgatifs, le régime, les vésicatoires, les cautères, serviront à diminuer et à détourner les sucs vitiés ou superflus. S'il y a inflammation, il faudra employer les topiques émolliens et anodyns. Ensuite on tâchera de cicatriser les ulcères. Le collyre suivant est fort recommandé : dix grains de camfre, autant de vitriol blanc, et un scrupule de sucre candi ; faites dissoudre dans trois onces des eaux distillées de rose, de plantain ou d'euphraise, dans lesquelles on ait fait fondre auparavant dix grains de gomme arabique en poudre, pour les rendre mucilagineuses. On en fait couler quelques gouttes tiedes dans l'oeil malade dix à douze fois par jour ; et pardessus l'oeil on applique une compresse trempée dans un collyre rafraichissant fait avec un blanc d'œuf et les eaux de rose et de plantain, battus ensemble. (Y)