Imprimer
Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Chirurgie
S. f. terme de Chirurgie ; solution de continuité dans la chair ou dans les os, occasionnée par une chute, un coup ou une compression violente, par laquelle la chair est endommagée, sans cependant aucune rupture extérieure, ou aucune perte sensible de substance, laquelle est suivie d'une effusion de sang de plusieurs petits vaisseaux rompus, tellement que la couleur de la chair en est changée, quoique le sang n'ait point passé au-travers de ses pores. Ou on peut définir la contusion, une espèce particulière de tumeur accompagnée de la stagnation du sang dans la partie affectée, produite par la rupture d'une infinité de petits vaisseaux ; à l'occasion de l'impression de quelque corps orbe.

Les contusions sont ou internes ou externes. Quand par quelqu'accident externe il vient une maladie interne, comme un asthme, un crachement de sang, etc. la contusion est dite interne ; s'il ne parait que des symptômes externes, comme une tumeur, de la lividité, etc. elle est dite externe.

Dans les contusions internes il faut saigner le malade, et lui donner intérieurement des balsamiques, tels que sont le blanc de baleine, la poudre de rhubarbe, l'ardoise d'Irlande, les potions pectorales et oléagineuses, et autres semblables. Les remèdes externes propres pour les contusions, sont les liniments ou les onguents d'althéa, de l'huîle d'amandes douces, de l'esprit de vin avec du camphre, des fomentations convenables, et des emplâtres fortifiants, comme celui d'oxycroceum, etc. selon que la nature de la contusion et que la partie contuse le requièrent.

Les repercussifs s'emploient avec succès dans les premiers temps de la contusion sans plaie ; les saignées plus ou moins répetées, selon le cas, contribuent beaucoup à la résolution du sang épanché. Lorsque la contusion est considérable, on prévient la pourriture du sang épanché, par l'incision de la tumeur. Si la partie contuse, suffoquée par l'extravasation du sang, était menacée de gangrene, il faudrait faire plusieurs scarifications, et appliquer des remèdes spiritueux sur les endroits scarifiés, dont on entretient la chaleur avec des flanelles imbibées de quelque décoction lixivieuse. Voyez MORTIFICATION.

Les plaies contuses ne peuvent se guérir sans suppuration ; elle est plus ou moins abondante, selon la grandeur de la contusion. Les plaies d'armes à feu sont des plaies contuses, et non cautérisées, comme l'ont cru quelques anciens, et même comme le croient quelques modernes. (Y)