(Divination) ce mot signifie à la lettre divination noire. Il est composé de deux mots, l'un latin nigra, noire, et l'autre grec , divination. On donnait autrefois ce nom à l'art de connaître les choses cachées de la terre, et placées à l'obscurité dans des endroits noirs, ténébreux, comme des mines, des métaux, des pétrifications, etc. et c'est dans ce sens que ce mot est employé par Paracelse. Rulan et Dornaeus ses commentateurs, ont prétendu que cette connaissance d'abord naturelle, était devenue par l'instinct du diable et la méchanceté des hommes, un art exécrable et diabolique, et que ceux qui en faisaient profession invoquaient les démons et les mauvais esprits, et leur commandaient de porter certaines choses dans des pays fort éloignés, ou d'en rapporter ce dont ils avaient envie. La nuit était particulièrement destinée à ces invocations ; et c'est aussi pendant ce temps que les démons exécutaient les commissions dont ils étaient chargés, parce que les mauvais esprits craignent la lumière, et sont amis et ministres des ténébres. Les démons, disent-ils, feignaient d'être forcés par les hommes à faire ce qu'on leur demandait, tandis qu'ils s'y portaient avec plaisir et de leur propre mouvement, sachant très-bien que cela tournait au préjudice de leurs auteurs. Rien n'est plus déplorable, continuent ces écrivains timorés, que de voir un art aussi détestable et diabolique exercé et même pratiqué par des chrétiens. Voyez le lexic. de Johns et de Castell. A présent que l'on sait à quoi s'en tenir sur les sorciers, et qu'on a éclairé avec le flambeau de la Philosophie tout ce qu'on appelle sortilege, on n'ajoute plus de foi à ces prétendues divinations ; on est bien assuré que ces invocations, ces apparitions du diable sont tout aussi ridicules et aussi peu réelles que celles de Jupiter, de Mars, de Vénus, et de toutes les autres fausses divinités des payens, dont se mocquaient avec raison les sages et les philosophes de ces temps. On les évalue au juste quand on les regarde comme des réveries, des produits d'une imagination bouillante et quelquefois dérangée. La Religion est sur ce point d'accord avec la Philosophie.