S. f. (Divination) Divination qui se fait par le crible. Voyez DIVINATION. Ce mot vient de , crible ; et , divination. On élève un crible sur quelque chose ; puis après avoir dit quelques paroles, on le prend de deux doigts seulement : on récite le nom de ceux qui sont suspects, et celui au nom duquel le crible tourne, tremble ou branle, est tenu coupable du mal dont on cherche l'auteur.
Théocrite parle dans sa troisième idylle, d'une femme qui était fort habîle dans cette espèce de divination. On dit qu'elle se pratiquait en suspendant un crible par un fil, ou le posant sur une pointe de ciseau, et le faisant tourner, en nommant pendant qu'il tournait, les noms des personnes suspectes. On la pratique encore de cette dernière manière dans quelques endroits d'Angleterre.
Il parait par Théocrite qu'on s'en servait pour connaître non-seulement des personnes inconnues, mais encore les sentiments intérieurs des personnes que l'on connaissait. Dict. de Trév. et Chambers.
C'est ce qu'on appelle tourner le sas ; pratique superstitieuse qui est encore aujourd'hui en usage parmi le peuple ignorant et grossier, pour découvrir les auteurs d'un vol, ou recouvrer les choses perdues. Pictorius a donné la formule des paroles qu'on emploie dans cette opération, en assurant qu'il s'en est lui-même servi trois fois avec succès, si l'on en croit Delrio, inquisit. magic. lib. IV. ch. IIe quaest. 7. sect. 1. p. 548. (G)