SECTE DES, (Religion chrétienne) secte qui s'est établie de bonne heure en Russie, mais qui y règne paisiblement, et qui n'a point produit de tumulte. Voici ce qu'en dit l'auteur moderne de l'histoire de Russie.

La secte des Roskolniki, composée aujourd'hui d'environ 2000 mâles, est la plus ancienne des sectes qu'on connaisse en Russie. Elle s'établit dès le douzième siècle, par des zélés qui avaient quelque connaissance du nouveau Testament ; ils eurent, et ont encore, la prétention de tous les sectaires, celle de les suivre à la lettre, accusant tous les autres chrétiens de relâchement, ne voulant point qu'un prêtre qui a bu de l'eau-de-vie, confère le baptême, assurant avec J. C. qu'il n'y a ni premier, ni dernier parmi les fidèles, et surtout qu'un fidèle peut se tuer pour l'amour de son sauveur. C'est selon eux, un très-grand péché de dire alleluia trois fois ; il ne faut le dire que deux, et ne donner jamais la bénédiction qu'avec trois doigts.

Nulle société d'ailleurs, n'est ni plus réglée, ni plus sévère dans ses mœurs. Ils vivent comme les quakers ; mais ils n'admettent point comme eux les autres chrétiens dans leurs assemblées : c'est ce qui fait que les autres leur ont imputé toutes les abominations dont les Payens accusèrent les premiers galiléens, dont ceux-ci chargèrent les gnostiques, dont les Catholiques ont chargé les Protestants.

On leur a souvent imputé d'égorger un enfant, de boire son sang, et de se mêler ensemble dans leurs cérémonies secrètes, sans distinction de parenté, d'âge, ni même de sexe. Quelquefois on les a persécutés ; ils se sont alors enfermés dans leurs bourgades, ont mis le feu à leurs maisons, et se sont jetés dans les flammes. Le czar Pierre I. a pris avec eux le seul parti qui puisse les ramener, celui de les laisser vivre en paix. (D.J.)