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Catégorie parente: Science de Dieu
Catégorie : Théologie & histoire ecclésiastique
adj. pris subst. (Théologie et Histoire ecclésiastique) parmi les Chrétiens signifie en général celui qui a la foi en Jesus-Christ, par opposition à ceux qui professent de fausses religions comme les idolatres.

Dans la primitive Eglise le nom de fidèles était particulièrement affecté aux laïcs baptisés, distingués des cathécumenes qui n'avaient pas encore reçu ce sacrement, et des clercs ou consacrés par l'ordination, ou attachés par quelque fonction au ministère des autels et au service des églises. Voyez CATHECUMENES et CLERCS. Ainsi dans les anciennes liturgies et dans les canons le nom de fidèles désigne la portion du peuple chrétien qui était admise à la célébration et à la participation des SS. mystères ; ce qui n'était point accordé aux cathécumenes. Aussi distinguait-on la messe en deux parties, dont la première était appelée messe des cathécumenes, composée de quelques pseaumes, de collectes, de la lecture de l'épitre et de l'évangile, et de l'instruction de l'évêque ou du pasteur, après laquelle on congédiait les cathécumenes. La seconde qu'on appelait messe des fidèles, commençait alors et consistait dans l'oblation des dons, leur consécration, les prières liturgiques, et la distribution de l'Eucharistie. Voyez MESSE.

Les privilèges des fidèles étaient de participer à l'Eucharistie ; d'assister à toutes les prières de l'Eglise ; de réciter l'oraison dominicale, qu'on appelait par cette raison l'oraison des fidèles, ; et enfin d'assister aux discours où l'on traitait le plus à fond des mystères. Bingham, orig. ecclésiast. tom. I. lib. I. c. IVe §. 1. 2. 3. 4. et seq.

Mais lorsque l'Eglise se fut partagée en différentes sectes, on ne comptait sous le nom de fidèles, que les Chrétiens catholiques, c'est-à-dire ceux qui ont la véritable foi, la foi par excellence. Jesus-Christ a déterminé lui-même le principal caractère du fidèle ; il le fait consister dans l'intime persuasion de sa puissance et de sa divinité, dans la confiance, la foi invariable en sa parole et en sa mission. C'est ce qu'il témoigne sans équivoque dans les divers passages où il parle de la foi ; on en met ici quelques-uns sous les yeux du lecteur.

Jesus voyant l'extrême confiance du centenier ; dit en marquant sa surprise : en vérité, je n'ai point trouvé une si grande foi, même en Israel. Matth. VIIIe 10. 13.

Dans une autre occasion comme il se fut endormi dans une barque où il était avec ses disciples, une tempête qui s'éleva tout-à-coup, leur fit craindre d'être submergés ; sur quoi ils l'éveillèrent en lui disant, sauvez-nous, Seigneur, nous périssons. Il leur répondit : pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ! c'est-à-dire hommes de peu de confiance. Matt. VIIIe 25. 26.

S. Pierre marchant sur les eaux, mais craignant d'enfoncer, et paraissant fort alarmé, Jesus lui tendit la main et lui dit : homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté ? Matt. XIVe 31.

Jesus dit à l'hémorroïsse : ma fille ayez confiance, votre foi vous a guérie. Matt. IXe 22.

Approchez votre main, dit-il à Thomas, mettez-la dans mon côté, et ne soyez pas incrédule, mais fidèle. Jean, xx. 27.

Ces miracles-ci sont écrits afin que vous croyiez que Jesus est fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Jean, xx. 31.

Voilà l'idée unique et simple que Jesus-Christ nous donne de la foi et du fidèle ; tous les passages qu'on voit ici, et un plus grand nombre d'autres qu'on omet, ne présentent point d'autre sens ; c'est de quoi l'on peut s'assurer en parcourant les quatre évangélistes.

Ces passages, dira-t-on, semblent donner à la foi des bornes bien étroites ; à ce compte on pourrait être fidèle à peu de frais, et toutes les sociétés chrétiennes pourraient prétendre à cette qualité, puisque toutes admettent également la médiation et les mérites infinis du Sauveur ; mais à Dieu ne plaise qu'on tire cette conséquence ! elle serait absolument mauvaise et absolument erronée ; en voici la raison, qui est sans replique : c'est que l'Eglise ayant été souvent obligée d'expliquer et de fixer les articles de sa croyance, qui se trouvait attaquée par les hérétiques, les termes de fidèle et de foi ont eu nécessairement plus d'extension dans la Théologie, qu'ils n'en avaient dans la bouche de Jesus-Christ. En effet, puisque nous devons écouter l'Eglise comme notre mère, nous devons une humble soumission à ses decrets : si autem Ecclésiastesiam non audierit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus. Matt. XVIIIe 17. Il ne suffit donc pas d'avoir cette confiance essentielle en la puissance et en la médiation du Sauveur ; le vrai fidèle doit joindre à cette foi principale et primitive, ce que l'on peut appeler la foi des dogmes, c'est-à-dire l'adhésion pure et simple aux décisions de l'Eglise catholique. Le chrétien qui montre des dispositions contraires, étale en effet son orgueil, et ne mérite plus le titre de fidèle : sit tibi sicut ethnicus et publicanus. Article de M. FAIGUET.




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