S. f. (Histoire ecclésiastique) société établie en Angleterre pour la propagation de la Religion chrétienne. Les Anglais ayant pénétré dans le nouveau monde, pensèrent à attirer les Indiens à leur religion, et à instruire les colonies qu'ils envoyaient dans leurs nouvelles conquêtes. Ainsi, par ordonnance du mois de Juillet 1643, fut érigée une société pour la propagation de l'Evangîle dans la nouvelle Angleterre. Charles II. la confirma par lettres-patentes en 1661, et plusieurs personnes, entr'autres Robert Boyle, donnèrent de grandes sommes pour soutenir cette entreprise. Charles II. avait établi Boyle gouverneur de cette société, qui prit une forme plus parfaite sous le règne de Guillaume III. qui par ses lettres-patentes du 16 Juin 1701, fixa le nombre des membres de la propagande à 90 personnes, tant ecclésiastiques que laïques, sous la présidence de l'archevêque de Cantorbéry. La société se choisit des lieutenans, des trésoriers, des auditeurs des comptes, et un secrétaire, et chacun avança une somme en argent comptant, ou par voie de souscription. Quantité de particuliers concoururent à augmenter les fonds de la société, obligée de faire de grands frais ; et celle-ci envoya dans les colonies des missionnaires, qui n'y firent pas grand fruit, tant à cause des préventions des Indiens, qu'à cause des obstacles qu'ils rencontrèrent de la part des Anglais mêmes. Cette société de la propagande a un bureau qui s'assemble au-moins une fois la semaine dans le chapitre de saint Paul à Londres ; et ce qui a été préparé par ce bureau est ensuite proposé à la société même qui s'assemble dans la bibliothèque que l'archevêque de Cantorbéry a établie à saint Martin de Westminster : ces assemblées se tiennent tous les mois. L'assemblée anniversaire du trois Février, s'est ordinairement tenue dans le revertiaire de l'église de Bowchurch à Londres ; on prêche devant cette assemblée sur la matière qui occupe cette société. Le roi de Danemarck en a établi une pareille pour le Tranquebar depuis 1705. La Crose, hist. du Christianisme des Indes, supplément de Moréry, tome II.