S. m. (Histoire ecclésiastique) est une partie de l'habillement de différents ordres religieux. Il consiste en deux bandes d'étoffe larges d'environ un pied, dont l'une passe sur l'estomac et l'autre sur le dos ou sur les épaules, d'où lui est venu ce nom, car scapula signifie l'omoplate. Les religieux profès laissent pendre le scapulaire jusqu'à terre, et les frères lais jusqu'aux genoux seulement. Saint Benait dans sa règle donne un scapulaire à ses moines pour le travail. Il était beaucoup plus large et plus court qu'il n'est aujourd'hui, et il servait, comme le porte le nom, à garnir les épaules pour les fardeaux, et à conserver la tunique. On ne portait alors le scapulaire que pendant le travail ; mais depuis les moines l'ont regardé comme la partie la plus essentielle de leur habit, et en ont changé l'ancienne figure. Fleury, mœurs des Chrét. n°. 54.

SCAPULAIRE, est aussi une dévotion introduite dans l'église romaine par Simon Stock, qui fut général des carmes vers le milieu du treizième siècle. Elle consiste pour les religieux à porter le scapulaire, et pour les laïcs, à porter aussi sur eux une espèce de brasselet ou de morceau d'étoffe sur laquelle est brodé le nom de la Vierge et à en réciter l'office à certains jours, avec quelques autres pratiques de dévotion.

Simon Stock, instituteur de ces pratiques, assura que dans une vision la sainte Vierge lui avait donné le scapulaire, comme une marque de sa protection spéciale envers tous ceux qui porteraient ce petit habit, qui garderaient la virginité, la continence ou la chasteté conjugale selon leur état, et qui réciteraient le petit office de Notre-Dame. Le docteur de Launoy traite cette apparition d'imposture, et les bulles des papes qu'on cite en sa faveur de pièces supposées ; il remarque que les carmes ne commencèrent à porter le scapulaire que longtemps après l'époque qu'on fixe pour cette apparition. Le pape Paul V. en retranchant plusieurs abus qui s'étaient glissés dans cette dévotion, la permet cependant en substance, ce qui aurait dû engager M. de Launoy à parler avec plus de réserve d'une pratique pieuse autorisée par le saint siège.

SCAPULAIRE, adj. en Anatomie, ce qui a relation avec l'omoplate appelée en latin scapula. Voyez OMOPLATE.

L'artère scapulaire externe vient de l'axilloïde, et passe sur la charnière de la côte supérieure de l'omoplate pour se distribuer aux muscles qui sont aux environs.

L'artère scapulaire interne vient de l'axilloïde, et se distribue principalement au muscle sous- scapulaire, en donnant quelques rameaux aux parties circonvoisines.

SCAPULAIRE, s. m. terme de Chirurgie, espèce de bandage dont on se sert pour soutenir la serviette qui entoure la poitrine ou le bas-ventre. C'est une bande large d'environ demi-aune, longue de quatre doigts, fendue dans le milieu pour y passer la tête, et dont les deux bouts pendent, l'un par-devant, et l'autre parderrière, et s'attachent à la serviette par des épingles, pour l'empêcher de descendre. Voyez fig. 1. Pl. XXX. (Y).