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Catégorie parente: Science de Dieu
Catégorie : Histoire ecclésiastique
S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) secte d'hérétiques qui parurent en France vers l'an 1126, et qui prirent ce nom de leur chef Pierre de Bruys, provençal.

Un moine nommé Henri se mit aussi à leur tête, ce qui leur fit donner le nom d'Henriciens. Voyez HENRICIENS.

Pierre le vénérable abbé de Cluny a fait un traité contre les Petrobrusiens, dans la préface duquel il réduit leurs erreurs à cinq chefs principaux. 1°. Ils niaient que le baptême fut nécessaire ni même utîle aux enfants avant l'âge de raison, parce que, disaient-ils, c'est notre propre foi actuelle qui nous sauve par le baptême. 2°. Qu'on ne devait point bâtir d'églises, mais au contraire les détruire, les prières étant selon eux aussi bonnes dans une hôtellerie que dans un temple, et dans une étable que sur un autel. 3°. Qu'il fallait bruler toutes les croix, parce que les chrétiens devaient avoir en horreur tous les instruments de la passion de Jesus-Christ leur chef 4°. Que Jesus-Christ n'est pas réellement présent dans l'Eucharistie. 5°. Que les sacrifices, les aumônes et les prières, ne servent de rien aux morts.

On les a aussi accusés de manichéisme, et ce n'est pas à tort, car il est prouvé qu'ils admettaient deux principes comme les anciens manichéens, il l'est par Roger de Hoveden dans ses annales d'Angleterre, qu'à l'exemple de ces hérétiques, les Petrobrusiens ne recevaient ni la loi de Moïse, ni les prophetes ni les Pseaumes, ni l'ancien Testament, et par Radulphe Ardents, auteur du XIe siècle, qui rapporte que les hérétiques d'Agenais se vantent de mener la vie des apôtres, disent qu'ils ne mentent point et ne jurent point, condamnent l'usage des viandes et du mariage, rejettent l'ancien Testament et une partie du nouveau, et ce qui est de plus terrible admettent deux créateurs, disent que le sacrement de l'autel n'est que du pain tout pur, méprisent le baptême et la resurrection des morts ; or ces hérétiques d'Agenais du XIe n'étaient autres que les Petrobusiens et les Henriciens dont la secte s'était répandue en Gascogne et dans les provinces voisines, et c'étaient là sans doute des Manichéens bien marqués, dit M. Bossuet, Histoire des Variat. liv. XI. num. 42. pag. 146. rom. II. C'est donc à tort que M. Chambers accuse le P. Langlais d'avoir voulu par un faux zèle noircir les Petrobusiens d'une accusation de manichéisme ; c'est contre les auteurs contemporains qu'il faudrait intenter cette accusation ; mais on sait le motif qui porte les protestants à écarter ce soupçon de manichéisme des hérétiques qui dans le XIe siècle ont nié la présence réelle, et l'on peut voir ce que M. Bossuet a répondu à ce sujet au ministre la Roque. Histoire des Variat. tom. II. Liv. XI. n. c. xxx. et suiv. pag. 199. et suiv.



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