ou CALOGER, s. m. (Histoire ecclésiastique) calogeri, moine, religieux et religieuse grecque, qui suivent la règle de S. Basile. Les Caloyers habitent particulièrement le mont Athos : mais ils desservent presque toutes les églises d'Orient. Ils font des vœux comme les moines en Occident. Il n'a jamais été fait de réforme chez eux ; car ils gardent exactement leur premier institut, et conservent leur ancien vêtement. Tavernier observe qu'ils mènent un genre de vie fort austère et fort retirée ; ils ne mangent jamais de viande, et outre cela ils ont quatre carêmes, et observent plusieurs autres jeunes de l'église grecque avec une extrême régularité. Ils ne mangent du pain qu'après l'avoir gagné par le travail de leurs mains : il y en a qui ne mangent qu'une fois en trois jours, et d'autres deux fois en sept. Pendant leurs sept semaines de carême, ils passent la plus grande partie de la nuit à pleurer et à gémir pour leurs péchés et pour ceux des autres.

Quelques auteurs observent qu'on donne particulièrement ce nom aux religieux qui sont vénérables par leur âge, leur retraite et l'austérité de leur vie, et le dérivent du grec , beau, et , vieillesse. Il est bon de remarquer que quoiqu'en France on comprenne tous les moines grecs sous le nom de caloyers, il n'en est pas de même en Grèce ; il n'y a que les frères qui s'appellent ainsi : car on nomme ceux qui sont prêtres, Jéromonaques, Hieromonachi, .

Les Turcs donnent aussi quelquefois le nom de caloyers à leurs dervis ou religieux. Voyez DERVIS.

* Les religieuses caloyeres sont renfermées dans des monastères, ou vivent séparément chacune dans leur maison. Elles portent toutes un habit de laine noire, et un manteau de même couleur ; elles ont la tête rasée, et les bras et les mains couvertes jusqu'au bout des doigts : chacune a une cellule séparée, et toutes sont soumises à une supérieure ou à une abbesse. Elles n'observent cependant pas une clôture fort régulière, puisque l'entrée de leur couvent, interdite aux prêtres grecs, ne l'est pas aux Turcs, qui y vont acheter de petits ouvrages à l'aiguille faits par ces religieuses. Celles qui vivent sans être en communauté, sont pour la plupart des veuves, qui n'ont fait d'autre vœu que de mettre un voîle noir sur leur tête, et de dire qu'elles ne veulent plus se marier. Les unes et les autres vont par-tout où il leur plait, et jouissent d'une assez grande liberté à la faveur de l'habit religieux. (G)