ou BONGOMILES, subst. m. pl. (Histoire ecclésiastique) secte d'hérétiques sortis des Manichéens, ou selon d'autres des Massiliens, mais qui ne s'élevèrent que dans le XIIIe siècle, et dont le chef nommé Basîle fut brulé vif, par ordre de l'empereur Alexis Comnène.

Ducange prétend que leur nom est dérivé de deux mots de la langue Bulgare, savoir, Bog, Deus, et milvi, miserere, en sorte que ce nom signifie à la lettre celui qui implore la misericorde de Dieu.

Sous ce titre imposant, les Bogomiles enseignaient une doctrine très impie. Ils assuraient que Dieu avait une forme humaine, et que l'archange saint Michel s'était incarné. Ils niaient la résurrection, et n'en admettaient d'autre que la résurrection spirituelle par la pénitence. Ils rejetaient aussi le mystère de l'eucharistie, les livres de Moyse, et ne recevaient comme canoniques que sept livres de l'Ecriture. Selon eux la messe était un sacrifice de démons. L'oraison dominicale, qui était leur seule prière, était aussi la seule eucharistie. Ils croyaient concevoir le Verbe et l'enfanter comme la Vierge ; ils méprisaient les croix et les images, et assuraient que le baptême des Catholiques était le baptême de saint Jean, et qu'eux seuls administraient celui de Jesus-Christ. On leur attribue aussi des erreurs capitales sur la Trinité. Baronius, ad annum 1118. Sander. heres. 138. (G)