S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) secte d'hérétiques qui parurent dans le IVe siècle. C'était une branche des Ariens, ainsi nommée d'Eunome leur chef, qui ajouta plusieurs hérésies à celles d'Arius. Cet homme fut fait évêque de Cyzique vers l'an 360, et enseigna d'abord ses erreurs en secret, puis ouvertement, ce qui le fit chasser de son siège. Les Ariens tentèrent inutilement de le placer sur celui de Samosate : Valents le rétablit sur celui de Cyzique ; mais après la mort de cet empereur il fut condamné à l'exil, et mourut en Cappadoce.

Eunome soutenait entr'autres choses, qu'il connaissait Dieu aussi parfaitement que Dieu se connaissait lui-même ; que le Fils de Dieu n'était Dieu que de nom ; qu'il ne s'était pas uni substantiellement à l'humanité, mais seulement par sa vertu et par ses opérations ; que la foi toute seule pouvait sauver, quoique l'on commit les plus grands crimes, et qu'on y perséverât. Il rebaptisait ceux qui avaient été déjà baptisés au nom de la Trinité ; haïssant si fort ce mystère, qu'il condamnait la triple immersion dans le baptême. Il se déchaina aussi contre le culte des martyrs, et l'honneur rendu aux reliques des saints. Les Eunomiens soutinrent aussi les mêmes erreurs : on les appelait autrement Troglodytes. Voyez TROGLODYTES. Dictionnaire de Trévoux et Chambers. (G)