S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) secte d'anciens hérétiques, ainsi nommés de Novatus, prêtre africain, ou de Novatianus, prêtre de Rome.

On les appelle aussi Cathari, du grec , pur, dans le même sens que les Anglais appellent puritains les calvinistes rigides.

Novatien se sépara d'abord de la communion du pape Corneille, sous prétexte qu'il était trop facîle à admettre à la pénitence ceux qui avaient apostasié pendant les persécutions.

Ensuite Novatus étant venu à Rome, il se joignit à la faction de Novatien, et l'un et l'autre soutinrent qu'il n'y avait plus de pénitence pour ceux qui étaient tombés dans quelque péché grave après leur baptême, fondant leur opinion sur le passage de saint Paul : Il est impossible à ceux qui apostasient après avoir été une fois éclairés et qui ont gouté les dons célestes, de se renouveller par la pénitence.

Non pas qu'ils niassent qu'une personne tombée dans un péché quelque énorme qu'il fût, put en obtenir le pardon par la pénitence, puisqu'ils recommandaient eux-mêmes la pénitence dans les termes les plus forts ; mais ils enseignaient que l'Eglise n'avait pas le pouvoir de recevoir les pécheurs à sa communion, comme n'ayant d'autre voie pour remettre les péchés que celle du baptême, qui ne peut être conféré qu'une fois à la même personne. Voyez BAPTEME.

Par progression de temps les novatiens modérèrent et adoucirent la rigueur de la doctrine de leurs maîtres, et ne refusèrent l'absolution qu'à de grands pécheurs. Voyez ABSOLUTION.

Les deux chefs furent excommuniés et déclarés hérétiques ; ce n'est pas qu'ils excluassent les pénitens de la communion de l'Eglise ; mais parce qu'ils niaient que l'Eglise avait le pouvoir de remettre les péchés.

Les novatiens ajoutèrent de nouvelles erreurs à celles de leur chef, comme l'improbation des secondes noces et la nécessité de rebaptiser les pécheurs. Leur secte subsista jusque dans le quatrième siècle après le concîle de Nicée, qui fit des règlements pour la forme de leur réception à l'Eglise. Depuis ils se divisèrent en différentes branches, dont il y avait encore des restes en Occident dans le septième siècle, et en Orient dans le huitième, et quelques-uns d'entr'eux mêlèrent des cérémonies judaïques à celles du christianisme. Euseb. hist. eccl. l. VI. Baronius, annal. Dupin, bibl. eccl. des aut. des trois premiers siècles.