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Catégorie parente: Science de Dieu
Catégorie : Histoire ecclésiastique
S. m. (Histoire ecclésiastique) hérétiques sectateurs de Simon le magicien, et par conséquent les plus anciens qui aient paru dans l'Eglise chrétienne.

Simon le magicien leur chef, samaritain de nation, ne reconnaissait point Jesus-Christ comme fils de Dieu, mais il le considérait comme son rival, et prétendait être lui-même le Christ. Il ne croyait ni salut, ni résurrection de la chair, mais une simple résurrection de l'âme. Il enseignait qu'on ne devait point se mettre en peine des bonnes œuvres ; que toutes les actions étaient indifférentes par elles-mêmes, et que la distinction des bonnes et des mauvaises n'avait été introduite que par les anges pour s'assujettir les hommes. Il rejetait la loi donnée à Moïse, et disait qu'il était venu l'abolir. Il attribuait l'ancien Testament aux anges, et quoiqu'il se déclarât par-tout leur ennemi, il leur rendait néanmoins un culte idolâtre, prétendant qu'on ne pouvait être sauvé sans offrir au souverain Père des sacrifices abominables par le moyen des principautés qu'il plaçait dans chaque ciel ; et il leur offrait des sacrifices, non pour obtenir d'eux quelqu'assistance, mais pour empêcher qu'ils ne s'opposassent aux hommes.

Ses sectateurs professaient tous ces dogmes monstrueux, et pour la pratique, ils vivaient dans toute sorte de débauches, qui surpassaient, selon Eusebe, tout ce qu'on pourrait en dire ; en sorte qu'ils avouaient dans leurs livres que ceux qui entendaient parler pour la première fois de leurs mystères secrets étaient surpris d'étonnement et d'effroi. Outre l'impudicité, ils s'adonnaient à toute sorte de magie ; et quoiqu'au dehors ils fissent en quelque sorte profession du Christianisme, ils ne laissaient pas que d'adorer Simon et sa concubine Helene, représentés sous la figure de Jupiter et de Mars, et de leur offrir des victimes et des libations de vin. Ils regardaient même le culte commun des idoles comme une chose indifférente ; en sorte que pour ne leur point offrir de l'encens, ils ne s'exposaient pas au martyre comme les chrétiens ; aussi les payens les laissaient-ils en repos.

On croit que les apôtres S. Pierre, S. Paul et S. Jean ont ces hérétiques en vue dans plusieurs endroits de leurs épitres. Leur secte dura jusqu'au IVe siècle. S. Justin dit que de son temps, c'est-à-dire vers l'an 150 de Jesus-Christ, tous les Samaritains reconnaissaient Simon pour le plus grand des dieux, et S. Clément d'Alexandrie ajoute qu'ils l'adoraient. S. Irénée assure qu'ils étaient en très-petit nombre ; mais Eusebe et plusieurs autres écrivains postérieurs en parlent comme d'une secte connue, et qui subsistait encore au commencement du Ve siècle. Calmet, Diction. de la Bible.




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