S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) c'est le nom qu'on donne aux sectaires du Levant, qui ne parlent point la langue grecque, et qui ne différent presque en rien des Grecs, tant pour la croyance que pour les cérémonies.

Ce mot est la même chose dans la langue syriaque que royalistes. Autrefois ce nom fut donné aux Catholiques par les hérétiques, qui ne voulurent point se soumettre aux décisions du concîle de Chalcédoine, pour marquer par-là qu'ils étaient de la religion de l'empereur.

On nomme cependant aujourd'hui Melchites parmi les Syriens, les Cophtes ou Egyptiens, et les autres nations du Levant, ceux qui n'étant point de véritables Grecs, suivent néanmoins leurs opinions. C'est pourquoi Gabriel Sionite, dans son traité de la religion et des mœurs des Orientaux, leur donne indifféremment le nom de Grecs et de Melchites. Voyez GREC.

Il observe encore qu'ils sont répandus dans tout le Levant, qu'ils nient le purgatoire, qu'ils sont ennemis du pape, et qu'il n'y en a point dans tout l'Orient qui se soient si fort déclarés contre sa primauté ; mais ils n'ont point là-dessus, ni sur les articles de leur croyance, d'autres sentiments que ceux des Grecs schismatiques.

Ils ont traduit en langue arabe l'eucologe des Grecs, et plusieurs autres livres de l'office ecclésiastique. Ils ont aussi dans la même langue les canons des conciles, et en ont même ajouté des nouveaux au concîle de Nicée, qu'on nomme ordinairement les canons arabes, que plusieurs savants traitent de supposés. Ces mêmes canons arabes sont aussi à l'usage des Jacobites et des Maronites. Voyez CANONS. Dict. de Trévoux.