S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) nom d'une fête, ou plutôt un jour de prières solennelles pour les âmes du purgatoire. Amalarius Fortunatus dans son ouvrage des offices ecclésiastiques de Louis-le-Débonnaire, au commencement du ix. siècle, nous a laissé un office entier des morts, d'où quelques-uns ont voulu conclure que la mémoire annuelle des défunts, était établie dès ce temps-là ; mais cette preuve parait faible. Il y a plus d'apparence que cet office ne se disait encore alors que pour chaque particulier qui quittait cette vie. C'est saint Odilon, abbé de Cluni, qui est le premier auteur de cette institution, laquelle a passé de son ordre dans toute l'Eglise. Ce saint abbé, au commencement du ix. siècle, ordonna à tous les religieux qui dépendaient de son abbaye, de faire tous les ans une commémoration solennelle de tous les fidèles défunts, le 2 Novembre, qui est le lendemain de la fête de tous les saints. Les souverains pontifes approuvèrent cette dévotion, et voulurent l'étendre dans toute l'Eglise : c'est delà qu'est venue la solennité lugubre, que l'on appelle la fête des trépassés. Bollandus, vie de saint Odilon.