ou PARABOLAINS, (Histoire ecclésiastique) nom que les auteurs ecclésiastiques donnent à une espèce de clercs, qui se dévouaient au service des malades et spécialement des pestiferés.

On croit que ce nom leur fut donné à cause de la fonction périlleuse qu'ils exerçaient, , car les Grecs appelaient , et les Latins parabolos et parabolarios ceux qui dans les jeux de l'amphithéâtre s'exposaient à combattre contre les bêtes féroces.

Il y a apparence qu'ils furent institués vers le temps de Constantin, et qu'il y en eut dans toutes les grandes églises, surtout en Orient. Mais ils n'étaient nulle part en si grand nombre qu'à Alexandrie, où ils formaient un corps de cinq cent personnes. Théodose le jeune l'augmenta encore de cent, et les soumit à la juridiction du prefet augustal, qui était le premier magistrat de cette grande ville. Cependant ils devaient être choisis par l'évêque, et lui obéir en tout ce qui concernait le ministère de charité auquel ils s'étaient dévoués. Comme c'étaient pour l'ordinaire des hommes courageux, familiarisés avec l'image de la mort, les empereurs avaient fait des lois extrêmement sevères pour les contenir dans le devoir, et empêcher qu'ils n'excitassent des séditions, ou ne prissent part aux émeutes, surtout à Alexandrie où elles étaient fréquentes. On voit par le code théodosien que leur nombre était fixé, qu'il leur était défendu d'assister aux spectacles et aux assemblées publiques, ou même au barreau, à moins qu'ils n'y eussent quelqu'affaire personnelle, ou qu'ils ne fussent procureurs de toute leur société, encore ne leur était-il pas permis d'y paraitre deux ensemble, et beaucoup moins de s'attrouper. Les princes et les magistrats les regardaient comme une espèce d'hommes formidables, accoutumés à mépriser la mort, et capables des dernières violences, si sortant des bornes de leurs fonctions, ils osaient s'immiscer dans ce qui regardait le gouvernement. On en avait eu des exemples dans le conciliabule d'Ephese tenu en 449, où un moine syrien, nommé Barsumas, suivi d'une troupe de parabolains armés, avait commis les derniers excès, et obtenu par la terreur tout ce qu'il avait voulu. Cette expérience avait sans doute donné lieu à la séverité des lois dont on vient de parler. Bingham, Orig. eccles. t. II. l. III. c. ix. §. 1, 2, 3, 4.