(Histoire des Supplices) nom de l'instrument dont on punit les coupables à la Chine. C'est une grosse canne de bambou, bois dur et massif, fendue à-demi, plate, et de quelques pieds de longueur. Elle a par le bas la largeur de la main, et est par le haut polie et déliée.

Lorsque le mandarin tient son audience, il est assis gravement devant une table, sur laquelle est un étui rempli de petits bâtons longs d'un demi-pié, et larges de deux doigts. Plusieurs huissiers armés de pant-sée l'environnent. Au signe qu'il donne, en tirant et jetant ces bâtons, on saisit le coupable, on l'étend ventre contre terre, on lui abaisse le haut-de-chausse jusqu'aux talons ; et autant de petits bâtons que le mandarin tire de son étui, et qu'il jette par terre, autant d'huissiers se succedent, qui appliquent les uns après les autres chacun cinq coups de pant-sée sur la chair nue du coupable. On change l'exécuteur de cinq coups en cinq coups, ou plutôt deux exécuteurs frappent alternativement chacun cinq coups, afin qu'ils soient plus pesans et que le châtiment soit plus rude. Il faut néanmoins remarquer que quatre coups sont réputés cinq ; et c'est ce qu'on appelle la grâce de l'empereur, qui comme père, par compassion pour son peuple, diminue toujours quelque chose de la peine.

Ce n'est pas seulement en siégeant au tribunal qu'un mandarin a le droit de faire donner la bastonnade, il a le même privilège en quelque endroit qu'il se trouve, même hors de son district : c'est pourquoi quand il sort, il est toujours accompagné d'officiers de justice qui portent des pant-sée. Il suffit à un homme du petit peuple qui est à cheval, de n'avoir pas mis pied à terre, ou d'avoir traversé la rue en présence d'un mandarin pour recevoir quatre coups de bâton par son ordre. L'exécution est si prompte, qu'elle est souvent faite avant que ceux qui sont présents s'en soient aperçus. Les maîtres usent du même châtiment envers leurs disciples, les pères envers leurs enfants, et les seigneurs envers leurs domestiques ; avec cette différence, que le pant-sée dont ils se servent, est moins long, et moins large, que celui des huissiers d'un mandarin. (D.J.)