adj. (Théologie) terme dogmatique, dont on se sert quelquefois pour exprimer les opérations divines et humaines de Jesus-Christ.

Ce mot est formé du grec, , Dieu, et ou , homme. Voyez HOMME-DIEU, Dei-Virile.

S. Denis, évêque d'Athènes, fut le premier qui se servit du mot de théandrique, pour exprimer une opération double, ou deux opérations unies en Jesus-Christ, l'une divine et l'autre humaine.

Les Monophysites abusèrent ensuite de ce terme, pour l'appliquer à une seule opération qu'ils admettaient en Jesus-Christ ; car ils soutenaient qu'il y a en lui un mélange de la nature divine et de la nature humaine, d'où résultait une troisième nature qui était un composé de l'une et de l'autre, et dont les opérations tenaient de l'essence et des qualités du mélange, de sorte que ces opérations n'étaient ni divines, ni humaines, mais l'une et l'autre à-la-fais, ce qu'ils entendaient exprimer par le terme de théandrique. Voyez OPERATION et MONOTHELITE.

L'opération théandrique ou Dei-Virile, dans le sens de S. Denis et de S. Jean Damascène, est expliquée par S. Athanase, qui en rapporte pour exemples la guérison de l'aveugle-né et la résurrection du Lazare : la salive que Jesus-Christ fit sortir de sa bouche était l'opération humaine, mais l'ouverture des yeux se fit par l'opération divine. De même en ressuscitant le Lazare, il l'appela comme homme, mais il l'éveilla du sommeil de la mort comme Dieu.

Le terme de théandrique et le dogme des opérations théandriques furent examinés avec des attentions infinies au concîle de Latran tenu en 649, où le pape Martin réfuta solidement la notion des opérations théandriques, et fit voir que le sens dans lequel S. Denis employa d'abord ce terme, était catholique, et très-éloigné du sens des Monophysites et Monothélites. Voyez PERSONNE et TRINITE.