S. m. (Théologie) briseurs d'images. Nom qu'on donna dans le VIIe siècle à une secte d'hérétiques qui s'éleva contre le culte religieux que les Catholiques rendaient aux images. Voyez IMAGES.

Ce mot est grec formé de , image, et , rumpere, rompre, parce que les Iconoclastes brisaient les images.

On a depuis donné ce nom à tous ceux qui se sont déclarés avec la même fureur contre le culte des images. C'est dans ce sens qu'on appelle Iconoclastes non-seulement les réformés, mais encore quelques-unes des églises d'orient, et qu'on les regarde comme hérétiques, parce qu'ils s'opposent au culte des images de Dieu et des saints, et qu'ils en brisent toutes les figures et représentations dans les églises. Voyez LATRIE, culte, &c.

Les anciens Iconoclastes soutenus d'abord par les califes sarrasins, ensuite par quelques empereurs grecs, tels que Leon l'Isaurien et Constantin Copronyme, remplirent l'orient de carnage et d'horreurs. Sous Constantin et Irene le culte des images fut rétabli, et l'on tint un concîle à Nicée, où les Iconoclastes furent condamnés. Mais leur parti se releva sous Nicephore, Leon l'Arménien, Michel le Begue et Theophile, qui les favorisèrent et tolérèrent, et commirent eux-mêmes contre les Catholiques des cruautés inouies, dont on peut voir le détail dans l'histoire que M. Maimbourg a donnée de cette hérésie.

Parmi les nouveaux Iconoclastes, on peut compter les Pétrobrusiens, les Albigeais et les Vaudais, les Wiclefites, les Hussites, les Zuingliens et les Calvinistes, qui dans nos guerres de religion, se sont portés aux mêmes excès contre les images que les anciens Iconoclastes. (G)