S. f. (Théologie) sacrement de la loi nouvelle, qui outre la grâce sanctifiante confère à l'homme baptisé des grâces spéciales pour confesser courageusement la foi de Jesus-Christ ; c'est la définition qu'en donnent quelques théologiens catholiques.

Ils sont divisés sur ce qui constitue la matière essentielle de ce sacrement ; les uns veulent que ce soit la seule imposition des mains, et que l'onction du saint chrême ne soit que matière accidentelle ou intégrante ; c'est le sentiment du P. Sirmond et de M. de Sainte-Beuve. Les autres comme Grégoire de Valence soutiennent que les apôtres employaient et l'imposition des mains et l'onction du saint chrême ; mais que l'onction est devenue par l'usage matière essentielle, et l'imposition des mains matière accidentelle : d'autres réunissent en quelque sorte ces deux sentiments, en soutenant que l'imposition des mains et l'onction du saint chrême sont également matière essentielle. Enfin un quatrième sentiment veut que Jesus-Christ ait institué l'une et l'autre comme matière, en laissant à l'église à user selon sa sagesse de l'une ou de l'autre. De ces sentiments le troisième est le plus généralement suivi.

Selon celui qu'on embrasse sur la matière de ce sacrement, on en prend un sur sa forme, c'est-à-dire, sur l'oraison ou la prière qui accompagne l'imposition des mains ou l'onction du saint chrême.

Parmi les Grecs et dans tout l'orient, on donne ce sacrement immédiatement après le baptême ; mais dans l'église d'occident, on le réserve jusqu'à ce que les enfants aient atteint l'âge de raison.

Quoiqu'on trouve des preuves très-fortes de son existence dans les actes des apôtres, ch. VIIe vers. 14. et suiv. et chap. xjx. vers. 5. et de sa pratique ou administration dans Tertullien, l. du baptême, ch. VIIe de la résurrection de la chair, chap. VIIIe dans saint Cyprien, épit. 73. à Jubaïen, épist. 76. à Janvier ; dans saint Jérôme, Dialog. contre les Lucifériens, et dans saint Augustin, liv. XV. de la Trinit. ch. xxvj. les Luthériens et les Calvinistes n'ont pas laissé que de le retrancher du nombre des sacrements.

Il parait par toute l'antiquité, que les évêques ont toujours été en droit de conférer le sacrement de confirmation ; saint Cyprien et la plupart des pères marquent très-distinctement la tradition et l'usage de la confirmation, par l'imposition des prélats de l'église depuis les apôtres jusqu'à eux. M. Fleury, et la plupart des théologiens modernes établissent comme un caractère distinctif entre les fonctions des prêtres ou des diacres, et celles des évêques, que les premiers puissent administrer le baptême, au lieu qu'il n'appartient qu'aux évêques de conférer la confirmation en qualité de successeurs des apôtres.

Il est certain que parmi les Grecs, le prêtre qui donne le baptême confère aussi la confirmation ; et Luc Holstenius assure que cet usage est si ancien dans l'église orientale, que le pouvoir de confirmer est devenu comme ordinaire aux prêtres qui l'ont reçu des évêques. De-là pour ne pas condamner la pratique de cette église, les Théologiens pensent que l'évêque est le ministre ordinaire de la confirmation, et que les prêtres peuvent la donner, et l'ont souvent donnée comme ministres extraordinaires, et par délégation. La confirmation est un des trois sacrements qui impriment caractère. Voyez CARACTERE.

On donnait autrefois la confirmation aux fêtes solennelles de Pâques et de la Pentecôte, et aux approches de la persécution. Le concîle de Rouen prescrit que celui qui donne la confirmation, et ceux qui la reçoivent, soient à jeun. Sur les cérémonies qui appartiennent à l'administration de ce sacrement, on peut voir les anciens rituels et les théologiens qui en ont traité. (G)

CONFIRMATION, (Belles Lettres) en Rhétorique, est la troisième partie d'un discours, selon la division des anciens, dans laquelle l'orateur doit prouver par lais, raisons, autorité ou autres moyens, la vérité des faits ou des propositions qu'il a avancés, soit dans la narration, soit dans sa division. C'est ce que nous appelons preuves et moyens. Voyez DISCOURS et ORAISON.

La confirmation est directe ou indirecte : la première renferme ce que l'orateur a avancé pour fortifier sa cause ou développer son sujet : la seconde qu'on appelle autrement confutation ou réfutation, est la replique aux objections de la partie adverse. Voyez CONFUTATION et REFUTATION. On comprend quelquefois ces deux parties sous le titre général de contention.

Cette partie est comme l'âme de l'oraison ; c'est sur elle qu'est fondée la principale force des arguments ; c'est pourquoi Aristote l'appelle , fides, ce qui fait impression sur l'esprit des auditeurs, et concilie leur créance à l'orateur. C'est la partie la plus essentielle de l'éloquence ; toute l'adresse et toute la force de l'art y sont renfermées, car elle consiste principalement à convaincre et à émouvoir. Dans toutes les questions qu'on y traite, il faut autant qu'il est possible, remonter à un principe lumineux ; le présenter à ses auditeurs par tous les côtés qui peuvent le faire connaître, et ne le point quitter qu'on ne l'ait placé dans son véritable jour. On doit descendre ensuite aux conséquences par un chemin droit, et par des liaisons naturelles, en sorte que l'on voie la conclusion naître du principe établi dans le commencement. Ainsi le but de la confirmation est de prouver une chose qui parait douteuse, par une autre qui est tenue pour certaine.

La forme des preuves est différente, et l'art de l'orateur consiste à entremêler les enthymemes aux exemples, aux inductions, aux dilemmes, et à les revêtir de figures, pour ne leur pas donner un air uniforme qui deplairait infailliblement.

Mais en rassemblant tous les arguments qui établissent sa cause, l'orateur doit être attentif à les arranger dans un ordre convenable, en mettant au commencement et à la fin les meilleures preuves, et les plus faibles dans le milieu ; c'est le sentiment de Cicéron dans son traité de l'orateur. (G)