S. m. (Théologie) huîle consacrée par l'évêque, et dont se servent les églises latine et grecque, pour administrer le baptême, la confirmation, l'ordre, et l'extrême-onction. Voyez HUILE, ORDINATION, EXTREME-ONCTION, etc. On fait le saint chrême le Jeudi-saint.

Ce mot est formé du grec , qui signifie la même chose, et est dérivé du verbe , oindre.

Il y a deux sortes de chrêmes : l'un se fait avec de l'huîle et du baume, et on s'en sert pour administrer les sacrements de baptême, de confirmation, et d'ordre : l'autre est de simple huîle consacrée par l'évêque ; il servait anciennement pour les cathécumenes, et sert encore à présent au sacrement d'extrême-onction. Voyez Ducange.

Les Maronites, avant leur réunion avec l'Eglise de Rome, employaient dans la composition de leur chrême, l'huile, le baume, le musc, le safran, la canelle, les roses, l'encens blanc, et plusieurs autres drogues.

Le P. Dandini, jésuite, qui alla au mont Liban en qualité de nonce du pape, ordonna dans un synode qu'il y tint en 1556, que le saint chrême à l'avenir ne serait composé que d'huîle et de baume, dont l'un représente la nature humaine de Jesus-Christ, l'autre sa nature divine. Voyez le dict. de Trév.

L'onction du saint chrême dans la confirmation, est regardée par les Théologiens catholiques comme la matière partielle du sacrement. Voyez CONFIRMATION.

Dans le baptême et l'extrême-onction, c'est le prêtre qui fait l'onction du saint chrême ou de l'huîle sainte : dans les deux autres sacrements où il y a onction, savoir la confirmation et l'ordre, c'est l'évêque seul qui a pouvoir de la faire.

Autrefois les évêques exigeaient une contribution du clergé pour la confection de leur saint chrême, qu'ils appelaient denarii chrismales : et l'on tire encore une légère rétribution des fabriques, en leur distribuant chaque année les saintes huiles, dans la plupart des diocèses. (G)