(Théologie) nom d'un des livres canoniques de l'ancien Testament, ainsi appelé de Job, prince célèbre par sa patience et par son attachement à la piété et à la vertu, qui demeurait dans la terre d'Hus ou dans l'Amite, dans l'Idumée orientale aux environs de Bozra, qu'on croit communément être l'auteur de ce livre qui contient son histoire.

On a formé une infinité de conjectures diverses sur le livre de Job ; les uns ont cru que Job l'avait écrit lui-même en syriaque ou en arabe, et qu'ensuite Moïse ou quelqu'autre israèlite l'avait mis en hebreu ; d'autres l'ont attribué à Eliu, l'un des amis de Job, ou à ses autres amis, ou à Moïse, ou à Salomon, ou à Isaïe, ou à quelqu'écrivain encore plus récent. Il est certain que le livre en lui-même ne fournit aucune preuve décisive pour en reconnaître l'auteur. Ce qui parait incontestable, c'est que celui qui l'a composé était Juif de religion et postérieur au temps de Job, qu'on croit avoir été contemporain de Moïse. Il y fait de trop fréquentes allusions aux expressions de l'écriture pour penser qu'elle ne lui ait pas été familière.

La langue originale du livre de Job est l'hébraïque, mais mêlée de plusieurs expressions arabes et chaldéennes, et de plusieurs tours qui ne sont pas connus dans l'hébreu, ce qui rend cet ouvrage obscur et difficîle à entendre. Il est écrit en vers libres quant à la mesure et à la cadence, vers dont la principale beauté consiste dans la grandeur de l'expression, dans la hardiesse et la sublimité des pensées, dans la vivacité des mouvements, dans l'énergie des peintures, et dans la variété des caractères, parties qui s'y trouvent toutes réunies dans le plus haut degré.

Quant à la canonicité du livre de Job, elle est reconnue généralement dans les églises grecques et latines, elle y a toujours passé comme un article de foi, et ce sentiment est venu de la synagogue à l'église chrétienne. Les Apôtres l'ont cité. Théodore de Mopsueste le critiquait, mais sur une version grecque, qui faisant quelques allusions à la fable ou à l'histoire poétique, n'était pas exactement conforme au texte hébreu. Quelques-uns accusent Luther et les Anabaptistes de rejeter le livre de Job, mais Scultet et Spanheim tâchent d'en justifier Luther. On peut consulter sur ce livre le commentaire de Pineda, celui de Dom Calmet, et l'histoire de Job par M. Spanheim. Calmet, Dictionnaire de la Bible, tom. II. lettre J. au mot Job, pag. 386.