S. m. (Théologie) terme consacré aujourd'hui dans le langage des Théologiens, pour signifier le lieu où les âmes des SS. patriarches étaient détenues, avant que J. C. y fût descendu après sa mort, et avant sa résurrection, pour les délivrer et pour les faire jouir de la béatitude. Le nom de lymbes ne se lit, ni dans l'Ecriture, ni dans les anciens pères, mais seulement celui d'enfers, inferi, ainsi qu'on le voit dans le symbole, descendit ad inferos. Les bons et les méchants vont dans l'enfer, pris en ce sens ; mais toutefois il y a un grand cahos, un grand abîme entre les uns et les autres. J. C. descendant aux enfers ou aux lymbes, n'en a délivré que les saints et les patriarches. Voyez ci-devant ENFER, et Suicer dans son dictionnaire des PP. grecs, sous le nom AH, tom. I. pag. 92. 93. 94. et Martinius dans son lexicon philologicum, sous le nom LYMBUS ; et M. Ducange, dans son dictionnaire de la moyenne et basse latinité, sous le même mot LYMBUS ; et enfin les Scholastiques sur le quatrième livre du maître des sentences, distinct. 4. et 25. On ne connait pas qui est le premier qui a employé le mot lymbus, pour désigner le lieu où les âmes des saints patriarches, et selon quelques-uns, celles des enfants morts sans baptême sont détenues : on ne le trouve pas en ce sens dans le maître des sentences ; mais ses commentateurs s'en sont servis. Voyez Durand, in 3. sent. dist. 22. qu. 4. art. 1. et in. 4. dist. 21. qu. 1. art. 1. et alibi saepiùs. D. Bonavent. in. 4. dist. 45. art. 1. qu. 1. respons. ad argument. limbus. Car c'est ainsi qu'il est écrit, et non pas lymbus ; c'est comme le bord et l'appendice de l'enfer. Calmet, diction. de la Bibl. tom. II. pag. 574.