S. f. hypostasis, (Théologie) est un mot grec qui signifie à la lettre substance ou essence, et en Théologie, personne. Voyez PERSONNE. Ce mot est grec , et composé d', sub, sous, et , sto, existo, je suis, j'existe, d'où subsistentia.

On dit qu'il n'y a qu'une seule nature en Dieu, et trois Hypostases, ou Personnes. Voyez TRINITE, etc.

Le mot d'hypostase est très-ancien dans l'Eglise. S. Cyrille le répète souvent, aussi-bien qu'union, selon l'hypostase. Il se trouve pour la première fois dans une lettre de ce père à Nestorius, où il l'emploie au lieu de , que nous rendons ordinairement par celui de personne, et qui n'était pas assez expressif. Les philosophes, dit S. Cyrille, ont reconnu trois Hypostases. Ils ont étendu la Divinité jusqu'à trois Hypostases, et employé même quelquefois le terme de Trinité ; de sorte qu'il ne leur manquerait que d'admettre la consubstantialité des trois Hypostases, pour faire entendre l'unité de la nature divine à l'exclusion de toute triplicité par rapport à la distinction de nature, et de ne plus prétendre qu'il soit nécessaire de concevoir aucune infériorité respective des hypostases.

Ce mot excita autrefois de grands démêlés entre les Grecs, et puis entre les Grecs et les Latins.

Dans le concîle de Nicée, hypostase est la même chose que substance ou essence. Ainsi c'était une hérésie de dire que Jesus-Christ est d'une autre hypostase que le Père, parce que hypostase signifiait essence ; mais l'usage changea. Voyez ARIEN et ARIANISME.

Dans le besoin qu'on eut de s'exprimer contre les Sabelliens, les Grecs choisirent le terme d'hypostase, et les Latins celui de personne, ce changement fut la source de la contestation. La phrase , dont se servaient les Grecs, scandalisa les Latins, qui ont accoutumé de rendre le mot par celui de substantia. La stérilité de la langue latine, en matière de Théologie, ne leur fournissait qu'un seul mot pour deux grecs et , et les mettait hors d'état de distinguer l'essence de l'hypostase. Ils aimèrent donc mieux se servir du terme de trois personnes que de celui de trois hypostases. On termina enfin cette dispute dans un synode qui se tint à Alexandrie vers l'an 362, auquel S. Athanase assista ; et depuis ce temps-là, les Latins ne se sont plus fait un scrupule de dire trois hypostases, ni les Grecs trois personnes. Les Grecs prirent la coutume de dire , une essence, trois substances, et les Latins non dans le même sens, una essentia, tres substantiae, mais, una essentia ou susistantia, tres personae. Ceux qui prenaient le mot d'hypostase dans son ancienne signification, ne pouvaient supporter qu'on admit trois hypostases, c'étaient trois essences divines selon eux, mais ce mot fut expliqué. Ceux qui s'en servaient contre les Sabelliens, déclarèrent qu'ils entendaient par-là trois individus, ou trois sujets qui subsistent également, et non pas trois substances ou essences différentes. Dans ce sens, ils reconnaissaient trois hypostases dans une seule essence. D'autres entendaient par essence une nature commune et indéfinie, comme l'humanité à l'égard de tous les hommes en général, et par hypostase une nature singulière et propre à chaque individu, comme chaque homme en particulier est une modification de la nature ou essence universelle. Mais cette dernière interprétation, que quelques-uns attribuent à S. Basile, appliquée à la Divinité, emporterait le trithéisme ; parce que si les trois Personnes de la Trinité sont trois Hypostases, précisément comme Pierre, Jacques et Jean, il y a manifestement trois Dieux. Diction. de Trévoux.

HYPOSTASE, sedimentum, s. m. (Médecine) ce terme grec signifie la partie la plus grossière de l'urine, qui se dépose ou tend à se déposer au fond du vase, où elle est contenue ; c'est le sédiment de l'urine qui est aussi appelé quelquefois hyposteme, mot qui est par conséquent synonyme d'hypostase. Voyez URINE, SEDIMENT.