S. m. (Théologie) dans l'Eglise romaine, c'est un clerc tonsuré qui a reçu les quatre ordres mineurs, dont celui d'exorciste fait partie.

On donne aussi ce nom à l'évêque, ou au prêtre délégué par l'évêque, tandis qu'il est occupé à exorciser une personne possédée du démon. Voyez EXORCISME.

Les Grecs ne considéraient pas les exorcistes comme étant dans les ordres, mais simplement comme des ministres. S. Jérôme ne les met pas non plus au nombre des sept ordres. Cependant le père Goar, dans ses notes sur l'euchologe, prétend prouver par divers passages de saint Denys et de saint Ignace martyr, que les Grecs ont reconnu cet ordre. Dans l'église latine, les exorcistes se trouvent au nombre des ordres mineurs après les acolythes : et la cérémonie de leur ordination est marquée, tant dans le IVe concîle de Carthage, can. 7. que dans les anciens rituels. Ils recevaient le livre des exorcismes de la main de l'évêque, qui leur disait en même temps : Recevez ce livre, l'apprenez par mémoire, et ayez le pouvoir d'imposer les mains aux énergumenes, soit baptisés, soit catéchumenes : formule qui est toujours en usage.

M. Fleury parle d'une espèce de gens chez les Juifs, qui couraient le pays, faisant profession de chasser les démons par des conjurations qu'ils attribuaient à Salomon : on leur donnait aussi le nom d'exorcistes. Il en est fait mention dans l'évangile, dans les actes des apôtres, et dans Josephe. S. Justin martyr, dans son dialogue contre Tryphon, reproche aux Juifs que leurs exorcistes se servaient, comme les gentils, de pratiques superstitieuses dans leurs exorcismes, employant des parfums et des ligatures : ce qui fait voir qu'il y avait aussi parmi les payens des gens qui se mêlaient d'exorciser les démoniaques. Lucien en touche quelque chose.

Dans l'église catholique il n'y a plus que des prêtres qui fassent la fonction d'exorcistes, encore ce n'est que par commission particulière de l'évêque. Cela vient, dit M. Fleury, de qui nous empruntons ceci, de ce qu'il est rare qu'il y ait des possédés, et qu'il se commet quelquefois des impostures, sous prétexte de possession du démon ; ainsi il est nécessaire de les examiner avec beaucoup de prudence. Dans les premiers temps, les possessions étaient fréquentes, surtout entre les payens ; et pour marquer un plus grand mépris de la puissance des démons, on donnait la charge de les chasser à un des plus bas ministres de l'église : c'était eux aussi qui exorcisaient les catéchumenes. Leurs fonctions, suivant le pontifical, sont d'avertir le peuple, que ceux qui ne communiaient point, fissent place aux autres ; de verser l'eau pour le ministère ; d'imposer les mains sur les possédés. Il leur attribue même la grâce de guérir les maladies. Institution au droit eccles. tom. I. chap. VIe pag. 62. (G)