(Théologie) celui qui suit, qui professe le luthéranisme, les sentiments de Luther. Voyez LUTHERANISME.
Les Luthériens sont aujourd'hui de tous les Protestants les moins éloignés de l'Eglise catholique ; ils sont divisés en plusieurs sectes, dont les principales se trouvent aux articles suivants, et à leur rang dans le cours de cet ouvrage.
Luthérien mitigé, celui qui a adouci la doctrine de Luther, ou qui suit la doctrine de Luther adoucie. Melanchton est le premier des luthériens mitigés.
Luthérien relâché, c'est un des noms que l'on donna à ceux qui suivirent l'interim et qui firent trois partis différents, celui de Melanchton, celui de Pacius ou Pefeffinger, et l'université de Léipsic, et celui des théologiens de Franconie. Voyez INTERIM et ADIAPHORISTES.
Luthérien rigide, celui qui soutient encore l'ancien luthéranisme de Luther et des premiers luthériens.
Il n'y a, principalement sur la prédestination et la grâce, plus ou presque plus de luthériens rigides. Le chef des luthériens rigides fut Flaccius Illyricus, le premier des quatre auteurs de l'histoire ecclésiastique divisée en centuries, et connue sous le nom de centuries ou centuriateurs de Magdebourg. Il ne pouvait souffrir que l'on apportât quelque changement à la doctrine de Luther.
Luthero-Calviniste, celui ou celle qui soutient les opinions de Luther conjointement avec celles de Calvin, autant qu'on peut les concilier, ce qui est impossible en quelques points, surtout sur la présence réelle.
Luthero-Osiandrien, celui ou celle qui fait un mélange de la doctrine de Luther et de Luc Osiander.
Luthero-Papiste, c'est le nom qu'on a donné aux luthériens qui se servaient d'excommunication contre les sacramentaires.
Luthero-Zuinglien, celui ou celle qui mêle les dogmes de Zuingle à ceux de Luther.
Les Luthero-Zuingliens eurent pour chef Martin Bucer, de Schelestadt en Alsace, où il naquit en 1491, et qui, de dominicain qu'il était, se fit, par une double apostasie, comme disent les Catholiques, luthérien.
Les Luthero-Zuingliens firent moins un mélange de la doctrine de Luther et de Zuingle, qu'une société de luthériens et de zuingliens qui se toléraient mutuellement, et convinrent ensemble de souffrir les dogmes les uns des autres. Dictionnaire de Trévoux.
LUTHERIEN, s. m. On appele, en terme d'arts, luthérien un joueur de luth. Il n'y a jamais eu en cette partie d'homme plus fameux et plus distingué qu'Anaxenor. Non-seulement les citoyens de Thiane lui rendirent des honneurs extraordinaires, mais Marc-Antoine, qui était enchanté des talents de cet artiste, lui donna des gardes et le revenu de quatre villes ; enfin après sa mort on lui fit dresser une statue. Voyez pour preuve Strabon, liv. XXIV.
Jacob, connu sous le nom du Polonais, a été regardé comme le premier joueur de luth du XVIIe siècle. Ballard imprima quantité de pièces de sa composition, parmi lesquelles les gaillardes sont celles que les Musiciens estiment davantage.
Les Gautiers marchèrent sur les traces du Polonais, et ont été les derniers joueurs de luth de réputation. La difficulté de bien toucher cet instrument de musique à cordes, et son peu d'usage dans les concerts, l'ont fait abandonner. On lui a préféré le violon, qui est plus facîle à manier, et qui produit d'ailleurs des sons plus agréables, plus cadencés et plus harmonieux. (D.J.)