S. f. (Idolâtrie) les habitants de Lovango, et autres peuples superstitieux de la basse Ethiopie, invoquent des démons domestiques et champêtres, auxquels ils attribuent tous les effets de la nature. Ils appellent moquisie, tout être en qui réside une vertu secrète, pour faire du bien ou du mal, et pour découvrir les choses passées et les futures : leurs prêtres portent le nom de ganga moquisie, et on les distingue par un surnom pris du lieu, de l'autel, du temple, et de l'idole qu'ils servent.

La moquisie de Thirico est la plus vénérée ; celle de Kikokoo préside à la mer, prévient les tempêtes, et fait arriver les navires à bon port : c'est une statue de bois représentant un homme assis. La moquisie de Malemba est la déesse de la santé : ce n'est pourtant qu'une natte d'un pied et demi en carré, au haut de laquelle on attache une courroye pour y pendre des bouteilles, des plumes, des écailles, de petites cloches, des crecerelles, des os, le tout peint en rouge. La moquisie Mymie est une cabane de verdure, qui est sur le chemin ombragé d'arbres. La moquisie Cossi est un petit sac rempli de coquilles pour la divination. Pour la moquisie de Kimaye, ce sont des pièces de pots cassés, des formes de chapeaux et de vieux bonnets. La moquisie Injami, qui est à six lieues de Lovango, est une grande image dressée sur un pavillon. La moquisie de Moanzi, est un pot mis en terre dans un creux entre des arbres sacrés : ses ministres portent des bracelets de cuivre rouge, voilà les idoles de tout le pays de Lovango, et c'en est assez pour justifier que c'est le peuple le plus stupide de l'univers.