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Catégorie : Chronologie
S. m. terme de Chronologie, qui signifie une certaine période ou suite de nombres qui procedent par ordre jusqu'à un certain terme, et qui reviennent ensuite les mêmes sans interruption. Voyez PERIODE.

Voici quelle a été l'origine des cycles. La révolution apparente du soleil autour de la terre, fut d'abord divisée arbitrairement en 24 heures ; et cette division devint la base et le fondement de toutes les mesures du temps. Dans l'usage civil on ne connait que les heures ; ou plutôt des multiples d'heures, comme les jours, les années, etc. Mais ni le mouvement annuel du soleil, ni celui d'aucun autre corps céleste, ne peut être mesuré et divisé exactement par le moyen des heures ou de leurs multiples. Par exemple, la révolution annuelle du soleil est de 365 jours et 5 heures, 49 minutes, à très-peu de chose près ; celle de la lune de 29 jours, 12 heures, 44 minutes. Voyez ANNEE et MOIS.

C'est pour faire évanouir ces fractions et pour les changer en des nombres entiers, qui ne renfermassent que des jours et des années, que l'on a inventé les cycles ; ces cycles comprennent plusieurs révolutions du même astre, et par ce moyen l'astre se trouve après un certain nombre d'années au même endroit du ciel, d'où on a supposé qu'il était parti ; ou ce qui est la même chose, il se trouve à la même place dans le calendrier civil. Voyez CALENDRIER. Tel est le fameux cycle de 19 ans.

Ce cycle est aussi nommé cycle de la lune ou cycle lunaire ; c'est une période de 19 années solaires équivalente à 19 années lunaires, et 7 mois intercalaires ; au bout de ces 19 ans, les pleines et les nouvelles lunes retombent au même jour de l'année Julienne. Voyez LUNE. Wolf, élém. d'Astron. et Chambers.

On appelle aussi cette période période Méthonienne, du nom de son inventeur Methon Athénien ; on la nomme encore nombre d'or ; cependant le nombre d'or se dit plus proprement du nombre qui indique l'année du cycle lunaire pour une année quelconque donnée. Voyez NOMBRE D'OR.

Ainsi à quelque jour que ce soit que les nouvelles et les pleines lunes arrivent dans une certaine année, on peut être assuré qu'après 19 ans écoulés, ces nouvelles et pleines lunes tomberont encore aux mêmes jours du mois ; et même selon l'opinion de Methon, qui a été adoptée par les pères de la primitive Eglise, mais qui n'est pas tout à fait juste, comme nous le dirons plus bas, elles répondront aux mêmes heures et aux mêmes minutes des jours correspondants. Les anciens avaient une si grande idée de la commodité et de l'excellence de ce cycle, qu'ils le firent graver en lettres d'or ; et c'est pour cela qu'on a donné le nom de nombre d'or au nombre du cycle de Methon, qui répond à chaque année proposée. Voici donc de quelle manière les nombres de ce cycle répondaient aux jours du calendrier, ou du moins de quelle manière ils auraient dû y répondre : ayant pris une année quelconque pour le commencement du cycle, et faisant en sorte que le nombre 1 du cycle lui répondit, il ne s'agissait plus que de trouver par observation les jours de chaque mois auxquels arrivaient les nouvelles lunes, et marquer vis-à-vis des jours de cette même année le caractère I ; or supposant que les nouvelles lunes fussent arrivées, par exemple, le 23 Janvier, 21 Février, 23 Mars, 21 Avril, 21 Mai, 19 Juin, etc. et ainsi de suite, on aurait donc mis dans la colonne du cycle lunaire, vis-à-vis ces jours-là, le nombre I ; mais l'année suivante, observant de même les nouvelles lunes, il fallait mettre encore, ainsi que le pratiquaient les anciens, le nombre II dans la colonne du cycle lunaire vis-à-vis les jours de chaque observation, c'est-à-dire vis-à-vis le 12 Janvier, le 10 Février, le 12 Mars, le 10 Avril, et ainsi de suite. Car l'année lunaire est composée de 12 lunaisons ou mois lunaires, qui font 354 jours ; elle est donc plus courte de 11 jours que l'année civîle commune qui est de 365 jours ; ainsi les nouvelles lunes d'une année quelconque doivent arriver environ 11 jours plutôt que celles de l'année précédente. De même la troisième année il a fallu mettre le caractère III vis-à-vis des jours auxquels les nouvelles lunes ont été observées, et ainsi de suite les autres années jusqu'à ce que le cycle entier de 19 ans fût achevé. Inst. astr. de M. le Monnier.

Pour déterminer les jours de la nouvelle ou de la pleine lune, on aurait pu s'y prendre comme les Juifs, qui n'ayant point d'autres règles que celles de l'observation, attendaient soigneusement que la lune fut à son lever héliaque, ou parut pour la première fois hors des rayons du soleil un peu après le coucher de cet astre ; et on aurait pu appeler ce jour-là le premier jour de la lune. Cependant au lieu de l'observation de la première phase du croissant, il aurait été beaucoup plus sur (car c'est-là ce qu'on aurait pu pratiquer de plus exact) d'employer pour la disposition de ces nombres les tables astronomiques, en calculant pour chaque mois, et par conséquent pour chaque année du cycle lunaire, les nouvelles lunes, et marquant les caractères ci-dessus vis-à-vis les jours auxquels on trouve qu'elles auraient dû arriver. Mais de quelque manière qu'on s'y soit pris, il est certain que le mois lunaire astronomique étant de 29 jours 12h. 44'. 33". comme le vulgaire ne saurait distinguer ces petites quantités qui suivent le nombre de jours, on a été obligé de supposer alternativement les mois lunaires d'un certain nombre de jours entiers, comme de 30 et de 29 jours, dont ceux-ci se nomment caves ou simples, et ceux-là pleins, et cela pour satisfaire pleinement aux 29 jours 12 heures du mois astronomique. Enfin parce que, outre ces 29 jours et demi, nous avons encore 44, ou près de trois quarts d'heure de plus dans chaque lunaison ou mois lunaire, il doit s'ensuivre qu'au bout de 32 lunaisons la somme de ces minutes accumulées vaudra un jour entier. Ce jour doit donc s'ajouter à un des mois simples ; et c'est ainsi que les lunaisons du calendrier peuvent s'accorder avec les lunaisons observées dans le ciel, ou déterminées par les tables astronomiques.

Présentement si le nombre du cycle lunaire est donné, on aura par le moyen du calendrier ecclésiastique les jours des nouvelles lunes pendant le reste de cette même année ; car dans chaque mois le nombre du cycle désignera la nouvelle lune, et la pleine lune doit être 14 jours après.

On croyait anciennement, comme nous l'avons dit un peu plus haut, que le cycle de 19 ans comprenait exactement 235 lunaisons ; et qu'après une révolution des années du cycle lunaire, les nouvelles lunes revenaient précisément aux mêmes jours et heures de chaque mois. Mais la chose bien examinée ne s'est pas trouvée véritable. Car dans l'espace de 19 années Juliennes il y a 6939 jours 18 heures ; et s'il est certain, selon les plus exactes observations des astronomes modernes, que chaque lunaison ou mois lunaire soit de 29j. 12h. 44'. 3". il s'ensuit que 235 lunaisons répondraient à 6939j. 16h. 31'. 45". Il n'est donc pas vrai de dire que 235 lunaisons répondent exactement à 19 années Juliennes ; mais il s'en faut environ une heure 1/2. Ainsi les nouvelles lunes, après 19 ans écoulés, n'arriveront pas précisément à la même heure qu'auparavant, mais environ une heure et demie plutôt ; de manière que dans l'espace de 304 ans les nouvelles lunes anticiperont d'un jour dans l'année Julienne. Donc le cycle lunaire suffit seulement pour marquer assez bien les nouvelles lunes dans l'espace de 300 ans, et selon d'autres, d'environ 312 (cette différence venant de la grandeur du mois lunaire, sur laquelle les Astronomes ne sont pas parfaitement d'accord). Pendant ces 300 ans l'erreur ne montera pas à plus d'un jour ou 24 heures. Mais après 300 ans, il faudra nécessairement réformer le cycle. Voyez l'article PROEMPTOSE.

Au reste il ne faut pas confondre le cycle lunaire de Methon avec la période ou saros Chaldaïque qui ne contient que 223 lunaisons. Cette période ou saros étant de 18 ans et environ 11 jours, ramène les éclipses à-peu-près dans les mêmes points soit du ciel, soit de l'argument annuel ; au lieu qu'il s'en faut bien que les pleines lunes qui arrivent aux mêmes jours tous les 19 ans, se retrouvent dans une position semblable, tant à l'égard du nœud que de l'anomalie moyenne, le lieu de l'apogée de la lune étant d'ailleurs dirigé bien différemment à l'égard de la ligne qui doit passer par le soleil. Instit. astronom. de M. le Monnier.

L'usage du cycle de 19 ans dans l'ancien calendrier est d'apprendre par le moyen de la nouvelle lune de chaque mois, le jour où doit par conséquent tomber pâques. Car la fête de pâques doit se célébrer le dimanche d'après la pleine lune qui suit ou qui tombe sur l'équinoxe du printemps fixé au 21 de Mars. Voyez PASQUES. Dans le nouveau calendrier, l'usage du cycle lunaire se borne à faire trouver les épactes. Voyez EPACTE.

Les Orientaux commencèrent à se servir de ce cycle au temps du concîle de Nicée, et ils prirent pour la première année du cycle, celle où la nouvelle lune pascale tombait au 23 de Mars ; de sorte que le cycle lunaire III tombe au premier Janvier de la troisième année.

Au contraire les occidentaux mirent le nombre I au premier Janvier, ce qui produisit une différence très-considérable dans le temps de la pâques pour l'Orient et pour l'Occident ; aussi Denis le Petit cherchant à dresser un nouveau calendrier, persuada aux chrétiens d'Occident d'anéantir cette différence, et de suivre la pratique de l'église d'Alexandrie.

On forma donc une table générale par laquelle on trouvait facilement les nouvelles lunes pour chaque année, et qui servit par toute l'Eglise chrétienne. Cette table avait le nombre III au premier Janvier, et elle était construite du reste selon la méthode que nous avons exposée ci-dessus. On peut la voir dans le tome IV. des éléments de Mathématiques de M. Wolf. De sorte que quand on avait trouvé le nombre du cycle lunaire pour une année, ou trouvait vis-à-vis de ce nombre dans la table ou calendrier les jours des nouvelles lunes pour toute cette année.

Lorsque les pères du concîle de Nicée résolurent d'adopter dans leur calendrier le cycle de 19 ans, ce cycle marquait pour lors assez bien les nouvelles lunes, ce qui se continuait à-peu-près de même pendant quelques centaines d'années. Mais depuis, comme les lunaisons ont anticipé d'un jour en 304 ans, elles arrivent aujourd'hui cinq jours plutôt que dans le calendrier établi du temps du concîle de Nicée ; ou ce qui revient au même, les nouvelles lunes célestes anticipent de cinq jours celles qui résultent du nombre d'or de l'ancien calendrier ecclésiastique. Malgré ces difficultés l'Eglise anglicane a conservé l'ancienne méthode de calculer les nouvelles lunes par les nombres d'or, tels qu'ils ont été reçus dans le calendrier du temps du concîle de Nicée ; ces nouvelles lunes ainsi calculées se nomment ecclésiastiques, pour les distinguer des véritables ; et la table générale et perpétuelle dont on se sert dans la Liturgie en Angleterre, a été calculée pour le temps de pâques par le moyen de ces nombres d'or, selon les différentes lettres dominicales.

On ne doit pas négliger d'avertir que la première année de l'ère chrétienne répondait au nombre 2 du cycle lunaire, c'est-à-dire que le cycle lunaire a dû commencer sa période, l'année qui a précédé immédiatement la naissance de Jesus-Christ. C'est pourquoi si à une année courante quelconque on ajoute 1, et qu'on divise la somme par 19, en négligeant le quotient, le reste sera le nombre du cycle lunaire pour cette année-là. Inst. astr. de M. le Monnier.

Les imperfections que nous venons de remarquer dans le cycle lunaire, obligèrent Grégoire XIII. à lui substituer les épactes dans la réformation du calendrier ; de sorte que dans le nouveau stîle on ne détermine plus les nouvelles et pleines lunes par le cycle lunaire, mais par les épactes. Cependant cette méthode n'est pas encore elle-même aussi exacte qu'on pourrait le souhaiter. Voyez EPACTE.

Cycle des indictions, est une période de 15 ans qui revient constamment la même, comme les autres cycles, et qui commence à la troisième année avant J. C. Voyez INDICTION.

Les Chronologistes sont fort partagés sur le temps où le cycle des indictions s'établit parmi les Romains, et sur l'usage auquel ce cycle servait. Le P. Petau n'a pas cru devoir prendre de parti sur cette question. L'opinion la plus probable est que le cycle des indictions commença à être en usage l'an 312, après la mort de Constantin.

Pour trouver le cycle d'indiction d'une année proposée, il faut ajouter 3 à cette année, et diviser la somme par 15, le reste est le cycle d'indiction ; s'il ne reste rien, l'indiction est 15. La raison de cette opération est que, l'année qui a précédé la naissance de J. C., le nombre de l'indiction était 3. C'est pour cela qu'on ajoute 3 au nombre des années de J. C.

Cycle solaire est une période de 28 ans qui commence par 1, et finit par 28. Cette période étant écoulée, les lettres dominicales et celles qui désignent les autres jours de la semaine, reviennent en leur première place, et procedent dans le même ordre qu'auparavant. Voyez LETTRE DOMINICALE.

On appelle ce cycle, cycle solaire, non à cause du cours du soleil avec lequel il n'a aucun rapport, mais parce que le dimanche était autrefois appelé jour du soleil, dies solis, et que les lettres dominicales, ou qui servent à marquer le dimanche, sont principalement celles pour lesquelles cette période a été inventée : ces lettres qui sont les premières de l'alphabet, ont succédé aux anciennes lettres nundinales des Romains.

La réformation du calendrier sous le pape Grégoire XIII. produisit dans le cycle dont il s'agit un changement considérable ; car dans le calendrier Grégorien le cycle solaire n'est pas constamment et perpétuellement le même, parce que sur quatre centiemes années il n'y en a qu'une de bissextile, au lieu que toutes sont bissextiles dans le calendrier Julien. Voyez CALENDRIER et BISSEXTILE. L'époque ou le commencement du cycle solaire dans l'un et l'autre calendrier tombera à la neuvième année avant J. C.

Pour trouver le cycle solaire d'une année proposée, ajoutez 9 au nombre donné, et divisez la somme par 28, le nombre restant exprimera le cycle cherché, et le quotient marquera le nombre des périodes du cycle solaire depuis J. C.

S'il n'y a point de reste, c'est une marque que l'année dont il s'agit est la vingt-huitième ou la dernière de son cycle. La raison de cette opération est qu'au temps de la première année de J. C. neuf années du cycle s'étaient déjà écoulées, ou étaient censées s'être écoulées.

Pour bien entendre la distribution des lettres dominicales dans le cycle solaire, il faut savoir qu'on a établi qu'une année bissextîle serait la première du cycle solaire, et que les lettres dominicales qui lui répondent seraient G et F ; car chaque année bissextîle ayant un jour de plus que les autres, elle a aussi deux lettres dominicales dont la première sert jusqu'à la veille de saint Matthias, et la seconde jusqu'à la fin de l'année. La lettre dominicale de la seconde année du cycle est E, celle de la troisième D, celle de la quatrième C ; mais la cinquième année étant bissextile, aura pour lettres dominicales B et A, et ainsi de suite. La table suivante fait voir quelle est la lettre dominicale qui répond à chacune des années du cycle solaire.

Grégoire XIII. en reformant le calendrier, a fait plusieurs changements à cette table. Le cycle solaire de l'année 1582 dans laquelle s'est fait cette réformation, était 23, et par conséquent G était la lettre dominicale, suivant la table du cycle solaire des années Juliennes. Or cette année 1582, suivant le decret du souverain pontife, on retrancha dix jours du mois d'Octobre, de façon qu'au lieu du 5 Octobre on compta le 15 (afin que l'équinoxe fût remis au 21 de Mars, comme il était du temps du concîle de Nicée), par conséquent la lettre dominicale qui était G en cette année-là, devint C ; car le 7 d'Octobre où se trouve la lettre G devait être un dimanche ; par conséquent le 4 d'Octobre qui a la lettre D était un jeudi, et le 15 qui a la lettre A fut un vendredi, et le 17 qui a la lettre C fut un dimanche. Substituons donc dans le cycle solaire des années Juliennes, au lieu de G la lettre C, pour le cycle solaire 23 ; c'est-à-dire faisons en sorte que la colonne où se trouve la lettre C, et qui est la quatrième, se trouve à la place de la colonne où est la lettre G, c'est-à-dire soit la pénultième ; nous aurons la table suivante depuis l'année 1582 jusqu'à l'année 1700.

Les années 1700, 1800 et 1900, ne devant point être bissextiles, comme elles auraient dû l'être suivant le calendrier Julien, cette table ne peut plus servir, et on est obligé de la changer ; par exemple, l'année 1700 le cycle solaire est 1, et par conséquent les lettres dominicales devraient être C et B par la table précédente. Mais comme 1700 n'est point bissextile, C est seule lettre dominicale pour toute l'année, par conséquent l'année suivante la lettre dominicale est B, et les deux années d'après A et G. Ainsi on voit que dans le cycle solaire depuis l'année 1700 jusqu'à 1800, la première colonne doit avoir D C, B, A, G. on aura donc la table suivante.

Ce même cycle doit encore changer en l'année 1800. Car le cycle solaire de l'année 1800 est 17, par conséquent E, D, devraient être les lettres dominicales ; mais comme cette année ne sera point bissextile, la lettre dominicale sera E pendant toute l'année, et celles des années suivantes D, C, B. Ainsi la colonne où est F E, D, C, B, doit être la première du cycle depuis 1800 jusqu'en 1900. Par la même raison on trouvera que la colonne A G, F, E, D, doit être la première du cycle depuis 1900 jusqu'à 2000, et depuis 2000 jusqu'à 2100, parce que l'année 2000 sera bissextile. Ce même cycle devra encore changer l'année 2100. Car dans l'année 2100, suivant l'ordre du cycle solaire depuis 1900 jusqu'à 2100, les lettres dominicales devraient être C, B. Mais on n'aura que C pendant toute l'année 2100, à cause qu'elle ne sera point bissextile, et par conséquent B, A, G, pendant les suivantes. Ainsi la colonne D C, B, A, G, doit être la première du cycle depuis 2100 jusqu'à 2200. Or 2100 est la première de trois années séculaires non bissextiles, ainsi que 1700 ; et la table pour 1700 commence par cette même colonne D C, B, A, G ; on aura donc une table générale pour tous les cycles solaires, en formant quatre petites tables particulières, dont la première ait pour première colonne C B, A, G, F, la seconde D C, B, A, G ; la troisième F E, D, C, B ; la quatrième A G, F, E, D. La première de ces tables sera pour le siècle qui a commencé par l'année 1600 ; la seconde pour les siècles qui commencent par les années 1700, 2100, 2500, 2900, 3300 etc. et ainsi de suite de 400 en 400 ; de même la troisième pour les années 1800, 2200, 2600, 3000, 3400, etc. la quatrième pour les années 1900 jusqu'à 2100, 2300, jusqu'à 2500, 2700 jusqu'à 2900, 3100 jusqu'à 3300, 3500 jusqu'à 3700, etc.

On peut même omettre la première de ces tables qui n'est que pour l'année 1600, parce que cette table ne doit plus être d'usage ; mais si on veut la conserver, et qu'on y ajoute la table du cycle solaire pour les années Juliennes, on aura une table générale de tous les cycles solaires depuis le commencement de l'ère chrétienne jusqu'à 1582, et depuis 1582 jusqu'à la fin des siècles.

Il parait par ce que nous venons de dire que la table perpetuelle des lettres dominicales qu'on trouve dans la chronologie de Wolf (éléments de Mathémat. tome IV.), est beaucoup plus ample qu'il n'est nécessaire, puisqu'au lieu des sept tables particulières des différents cycles solaires, l'auteur aurait pu se contenter de n'en mettre que trois. Il est vrai que suivant la table que nous venons de donner, il faudrait changer les nombres du cycle solaire, et que par exemple, le cycle solaire de 1800, au lieu d'être 17, devrait être 1 ; et que de même le cycle solaire de 1900 jusqu'à 2100 devait être 1, et ainsi des autres. Mais il me semble que cet inconvénient ne serait pas fort grand ; car, par exemple, depuis 1800 jusqu'à 1900, on aurait le nombre du cycle solaire en divisant par 28 le nombre des années écoulées depuis 1800, augmenté de l'unité, et prenant ce qui resterait après la division pour le nombre du cycle, ou 28, s'il n'y avait point de reste. Ainsi le cycle solaire de 1805 serait 6, celui de 1827 serait 28, celui de 1831 serait 4. Car 31 plus 1 ou 32 étant divisé par 28, il reste 4. Mais si on veut conserver la manière ordinaire de trouver le cycle solaire, alors il faudra une table plus ample que celle que nous venons d'indiquer pour le cycle solaire perpétuel ; et en ce cas il faudra recourir à celle de M. Wolf. Ainsi le cycle solaire de 1800 étant 17, et E, D, C, B, devant être les lettres dominicales de 1800, 1801, 1802, 1803, il s'ensuit que l'ordre du cycle solaire, depuis 1800 jusqu'à 1900, doit être tel que la colonne F E, D, C, B, y soit la cinquième, comme la colonne E D, C, B, A, est la cinquième de la table du cycle solaire de 1700, et repond au nombre 17. Donc E D, C, B, A, doit être la première colonne pour 1800, de même on trouvera facilement que F E, D, C, B, sera la première colonne depuis 1900 jusqu'à 2100 ; depuis 2100 jusqu'à 2200, ce sera G F, E, D, C, depuis 2200 jusqu'à 2300, ce sera A G, F, E, D ; depuis 2300 jusqu'à 2500, ce sera B A, G, F, E, et depuis 2500 jusqu'à 2600, ce sera C B, A, G, F. Or cette dernière colonne est la première depuis 1582 jusqu'à 1700. Ainsi on formera par ce moyen sept tables, dont la première sera pour les siècles qui commencent par les années 1600, 2500, etc. la seconde pour ceux des années 1700, 2600, etc. la troisième pour ceux des années 1800, 2700, 2800, etc. la quatrième pour ceux des années 1900, 2000, 2900, etc. la cinquième pour ceux des années 2100, 3000, etc. la sixième pour ceux de 2100, 3100, 3200, etc. la septième pour ceux des années 2300, 2400, 3300, etc. De sorte qu'après avoir rangé ces sept tables verticalement les unes à côté des autres, on écrira au-dessous les chiffres des années séculaires dans l'ordre suivant :

& ainsi de suite, etc.

On voit que dans cette table les années séculaires se suivent immédiatement dans chaque rang horizontal, avec cette exception que les années qui doivent être bissextiles sont placées immédiatement au-dessous de l'année séculaire précédente, parce que le cycle solaire continue alors à être le même pendant 200 ans. Voyez METEMPTOSE et LETTRE DOMINICALE.

On peut observer que le mot cycle est non-seulement appliqué en général à tous les nombres qui composent la période, mais à chaque nombre en particulier. Ainsi on dit que l'époque commune de la naissance de J. C. a pour cycle solaire 1, pour cycle lunaire ou nombre d'or 2, pour lettre dominicale B, et pour cycle d'indiction 4.

Cycle paschal. Si on multiplie le cycle solaire par le cycle lunaire, c'est-à-dire 19 par 28, il en résultera une période de 532 ans appelée cycle paschal. Voici pourquoi on lui a donné ce nom. Dans l'ancien calendrier on faisait généralement chaque quatrième année bissextile, et on supposait, en adoptant le cycle lunaire, qu'au bout de 19 ans les pleines lunes tombaient aux mêmes jours ; de sorte qu'au bout de 28 fois 19 ans ou 532 ans, le jour de pâques tombait au même jour, et le cycle recommençait. Voyez PERIODE DYONISIENNE.

Dans la préface de l'art de vérifier les dates (voyez CHRONOLOGIE) on remarque que le cycle paschal ou produit du cycle solaire 28 par le cycle lunaire 19, a été appelé par quelques anciens annus magnus, et par d'autres circulus ou cyclus magnus. On l'appelle encore période victorienne du nom de Victorius son auteur, qui l'a fait commencer à l'an 28 de J. C. Denis le Petit qui a corrigé cette période, la fait commencer un an avant l'ére chrétienne ; ce qui lui a fait donner le nom de période Dyonisienne, qu'elle a retenu.

Dans le même ouvrage on remarque qu'il y a une différence entre le cycle lunaire et le cycle de 19 ans. Le premier commence trois ans plutard que le second. Mais le cycle de 19 ans a prévalu, et on a oublié l'autre. Voyez un plus ample détail dans l'ouvrage cité, préf. page 34. et suiv.

Si on multiplie le cycle solaire, le cycle lunaire, et le cycle des indictions, l'un par l'autre, on forme une période de 7980 ans appelée période Julienne. Voyez PERIODE JULIENNE. (O)



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