S. f. (Chronologie) c'était dans le calendrier romain le cinquième jour des mois de Janvier, Février, Avril, Juin, Aout, Septembre, Novembre et Décembre ; et le septième des mois de Mars, Mai, Juillet et Octobre. Ces quatre derniers mois avaient six jours avant les nones, et les autres quatre seulement, suivant ces vers,

Sex Maius nonas, October, Julius et Mars

Quatuor at reliqui.

Voyez CALENDES.

Ce mot est venu apparemment de ce que le jour des nones était le neuvième avant les ides, comme qui dirait nono-idus. Voyez IDES.

Les mois de Mars, Mai, Juillet et Octobre avaient six jours avant les nones, parce que ces quatre mois étaient les seuls qui, dans l'année de Numa, eussent 31 jours, les autres n'en avaient que 29, et Février 30 ; mais quand César réforma le calendrier, et qu'il donna 31 jours à d'autres mois, il ne leur donna point 6 jours avant les nones. Voyez CALENDRIER, ANNEE, MOIS, etc.

On comptait les jours depuis les nones en rétrogradant, comme depuis les calendes, de sorte que le premier jour après les calendes ou le second du mois s'appelait sextus nonarum, pour les mois qui avaient six jours avant les nones, et quartus nonarum pour ceux qui n'en avaient que quatre. Chambers.

NONE, NONES, nonae, (Histoire ancienne) une des sept heures canoniales dans l'Eglise romaine. Voyez HEURE.

Nones, ou la neuvième heure est la dernière des petites heures que l'on dit avant vêpres, et celle qui répond à 3 heures après midi. Voyez VEPRES.

L'office simple et l'office pour les morts finissent à nones, laquelle heure, selon la remarque du P. Rosweyd, était anciennement celle où se séparait la synaxe, c'est-à-dire l'assemblée ordinaire des premiers Chrétiens à l'église.

L'heure de nones était aussi le temps où l'on commençait à manger les jours de jeune, quoiqu'il y eut des fidèles qui ne mangeaient point avant le soleil couché. Voyez JEUNE.

Pour conserver quelques traces de cette ancienne coutume, on dit encore nones avant le diner les jours de jeune et pendant le carême. Voyez CAREME.

Bingham observe que dans la primitive Eglise, none était regardée comme la dernière des heures ou prières du jour, et qu'elle avait été instituée principalement pour honorer la mémoire de l'heure à laquelle Jesus - Christ avait expiré sur la croix. C'est aussi ce que dit la glose : Latus ejus nona bipertit. C'était chez les Juifs l'heure du sacrifice solennel du soir, et on lit dans les Actes que S. Pierre et S. Jean se rendaient au temple à l'heure de nones, ad horam orationis nonam. Les anciens ne disent rien de précis sur le nombre des pseaumes et autres prières qu'on récitait à nones. Cassien semble seulement insinuer qu'on n'y chantait que trois pseaumes. Aujourd'hui dans l'Eglise latine, l'office de none est composé du Deus in adjutorium, d'une hymne, de trois pseaumes sous une seule antienne, puis d'un capitule, d'un répons bref et d'un verset, et enfin d'une oraison propre au temps ou à la fête. Bingham, Orig. ecclés. t. V. l. XIII. c. ix. §. 13.

NONES, (Jurisprudence) nona, quasi nona pars fructuum, c'était le neuvième des fruits ou le neuvième de leur valeur que l'on payait par forme de redevance pour la jouissance de certains biens, de même que l'on appela dixme ou décime, une autre prestation qui dans son origine était par-tout du dixième des fruits. Le concîle de Meaux de l'an 845 demande que ceux qui doivent à l'Eglise les nones et les dixmes, à cause des héritages qu'ils possèdent, soient excommuniés, s'ils ne les paient pour fournir aux réparations et à l'entretien des clercs : on voit parlà que les laïques qui tenaient des terres par concession de l'Eglise lui devaient double prestation, savoir d'abord la dixme ecclésiastique, et en outre une redevance du neuvième des fruits comme rente seigneuriale ou emphytéotique. Voyez DIXME. (A)