en Hydraulique, Pneumatique, etc. est une espèce de couvercle de tuyau, qui est fait de manière qu'il s'ouvre d'un côté, et que de l'autre plus il est pressé, plus il bouche exactement l'ouverture : de sorte qu'il laisse entrer un fluide dans le tuyau, et l'empêche de retourner, ou bien le laisse sortir et l'empêche de rentrer.

Les soupapes sont d'un grand usage dans les machines pneumatiques, dans lesquelles elles sont ordinairement faites de morceaux de vessie. Voyez PNEUMATIQUE et CANNE A VENT.

Dans les machines à vent hydrauliques, comme aux pistons des pompes, elles sont ordinairement de cuir. Voyez PISTON.

Quelquefois elles sont faites de deux morceaux de cuir ronds, renfermés entre deux plaques de cuivre.

Quelquefois elles sont faites de cuivre, toujours couvertes de cuir, et garnies d'un petit ressort qui donne passage quand il est pressé fortement, et qui ramène la soupape sur l'ouverture sitôt que la force cesse de le presser. Voyez POMPE, etc.

L'usage des soupapes dans l'Hydraulique est principalement nécessaire pour pouvoir élever l'eau à une hauteur considérable par le moyen des pompes ; en effet la force de l'air ne pouvant élever l'eau qu'à la hauteur de 32 pieds, il est certain que si on voulait transporter par le moyen d'une pompe simple une certaine quantité d'eau dans un lieu élevé, on ne pourrait jamais la transporter à plus de 32 pieds de hauteur. Or les soupapes, par leur solidité et leur construction, sont destinées à soutenir l'eau qui est au-dessus, et par conséquent déchargent, pour ainsi dire, l'atmosphère de la force qu'il faudrait qu'elle employât pour les tenir en équilibre ou pour les élever, de sorte que le surplus de cette force est employé à élever une nouvelle quantité d'eau.

On a cru jusqu'à présent qu'on ne pouvait donner un trop grand diamètre à l'ouverture des soupapes des pompes ; et on se fondait sur ce principe très-vrai, qu'une certaine quantité d'eau passera plus facilement par une grande ouverture. Cependant le contraire est fort possible ; voici l'éclaircissement du paradoxe. Si la fonction d'une soupape ne consistait qu'à laisser passer l'eau par son ouverture, le principe serait vrai sans difficulté, mais une soupape a deux autres fonctions à remplir.

1°. Il faut qu'après avoir laissé passer l'eau, et dès qu'il n'en passe plus, elle retombe et ferme le passage par où l'eau est entrée dans le corps de pompe.

2°. Il faut qu'étant retombée sur son ouverture qu'elle ferme, elle porte toute la colonne qui y est entrée.

Pour le premier effet, il lui faut une pesanteur spécifique plus grande que celle de l'eau, sans quoi elle ne retomberait pas malgré la résistance de l'eau, comme elle le doit faire. Pour le second effet, il lui faut une solidité proportionnée à la colonne d'eau qu'elle soutiendra. Les deux effets s'accordent à exiger en général la même chose.

Je suppose une soupape parfaite, qui s'ouvre ou qui s'éleve, se referme ou retombe à souhait, qui ait précisément la solidité nécessaire pour soutenir la colonne d'eau entrée dans le corps de pompe. Je suppose ensuite que pour y faire entrer l'eau encore plus facilement qu'elle n'y entrait, on augmentât l'ouverture de cette soupape, tout le reste demeurant le même ; qu'en arrivera-t-il ? En augmentant l'ouverture, il aura fallu nécessairement augmenter le diamètre de la soupape, et par conséquent son poids : l'eau qui n'aura que la même vitesse, et qui n'ouvre ou qui n'élève les soupapes que par cette force, élevera donc moins la nouvelle soupape ou la soupape plus pesante, et le passage de l'eau sera retréci et rendu plus difficile, tout au contraire de l'intention qu'on avait eue. Histoire et mém. acad. 1739.

La nature a fait un fréquent usage des soupapes dans la construction des vaisseaux du corps humain ; elles servent à faciliter la circulation du sang et des autres liqueurs. (O)

SOUPAPES, c'est dans le sommier de l'orgue les pièces qui ferment le passage au vent qui, lorsqu'elles sont ouvertes, passe de la laie dans la gravure, dont la soupape est abaissée. Les soupapes sont tenues fermées par les ressorts f g e, fig. 6. et 9. Voyez RESSORT. Elles ne sont ouvertes que lorsqu'on les tire en-bas par le moyen des boursettes, targettes de sommier et du clavier, et des touches que l'organiste abaisse avec ses doigts. Voyez SOMMIER.