S. f. (Métallurgie) c'est ainsi qu'on nomme dans l'art de la fonderie la substance métallique chargée de soufre, qui résulte de la première fonte d'une mine qui a été traitée par le fourneau de fusion. Comme il s'en faut beaucoup que cette matière soit un métal pur, et comme, outre le métal que l'on a voulu tirer de la mine qui le contenait, elle renferme plusieurs autres substances étrangères qu'il est essentiel d'en dégager, on est obligé de faire passer la matte par plusieurs travaux subséquents.

Lorsqu'on fait fondre une mine d'argent, après avoir commencé par la torréfier ou la griller, on est obligé de lui joindre ou du plomb ou de la mine de plomb, à moins que la mine que l'on traite ne fût déjà par elle-même unie avec de la mine de plomb. Pendant la fusion, ce plomb se charge de l'argent que la mine contenait, et de plus il se charge encore des parties arsénicales, sulfureuses, ferrugineuses, cuivreuses, etc. s'il s'en est trouvé dans la mine ; ce mélange de plomb, d'argent, de soufre, de fer d'arsenic, etc. se nomme matte de plomb et d'argent.

Si l'on traite de la mine de cuivre, quoiqu'on l'ait préalablement torréfiée ou grillée, il est impossible qu'on ait dégagé entièrement les parties ferrugineuses, sulfureuses et arsénicales dont elle était composée ; la matière fondue qui résulte de cette première fonte, se nomme en allemand rohstein ou matte crue, ou pierre crue, ou première matte.

Pour dégager la matte crue des parties étrangères qui s'y trouvent jointes, on la grille de nouveau en arrangeant ces mattes dans des huttes de maçonnerie, dont le sol est formé de pierres dures, sur lequel on pose horizontalement des morceaux de bois de chêne que l'on allume ; par-là le feu acheve de dégager les parties étrangères et volatiles qui étaient restées unies avec le métal dans la matte. Quelquefois on est obligé de réitérer jusqu'à cinq ou six fois et même plus ce grillage de la matte, suivant qu'elle est plus ou moins impure, avant que de pouvoir la remettre au fourneau de fusion ; alors on obtient du cuivre noir avec une nouvelle matte que l'on nomme matte seconde ou matte moyenne, en allemand spurstein, que l'on est obligé de faire griller encore un grand nombre de fais. Voyez l'article CUIVRE. (-)