S. m. (Métallurgie) c'est ainsi qu'on nomme l'opération par laquelle le cuivre doit passer pour achever de se dégager du plomb qui peut être resté avec lui au sortir du fourneau de liquation. Après que le plomb chargé d'argent s'est séparé par la liquation du cuivre, les gâteaux ou pains de liquation se sont affaissés, et sont devenus entièrement poreux et spongieux, et il y reste encore une portion de plomb qu'il est nécessaire d'achever d'en séparer, avant que de raffiner le cuivre. On se sert pour cela d'un fourneau construit de la manière suivante. On commence à former des évents en croix pour dégager l'humidité ; le sol du fourneau doit aller en pente par-devant, et être garni de carreaux ou de briques ; on forme plusieurs rues ou voies par des murs parallèles placés près les uns des autres, et traversés par des barres de fer, de fonte, destinées à soutenir les pièces de liquation qui doivent ressuer. Ces murs sont recouverts par une voute, ce qui fait un fourneau de reverbere dont le devant se ferme avec une porte de tole que l'on enduit intérieurement de terre grasse. Voyez le traité de la fonte des mines de Schlutter, tom. II. pag. 146. et 545. On place de champ sur ces murs et ces barres les pièces ou les pains de liquation ; on les chauffe jusqu'à ce que le cuivre rougisse obscurement sans se fondre ; par cette opération qui dure vingt-quatre heures, le cuivre acheve de se dégager du plomb et de l'argent avec qui il était encore joint.

On appelle épines de ressuage, les scories qui se forment du cuivre dans cette opération : en se servant de bois pour faire la liquation, et en la faisant dans un fourneau de reverbere, on se dispensera de faire passer le cuivre par l'opération du ressuage. Au sortir du ressuage le cuivre est porté au fourneau de raffinage. Voyez RAFFINAGE. Voyez Schlutter, ibid. et l'article de la fonderie d'Orschall.

RESSUAGE, s. m. (terme de Monnoyeur) c'est une espèce de fourneau qui a deux ou trois pieds de haut, environ deux pieds de long sur deux de large en-dedans. Il sert à séparer et à retirer le plomb, l'argent et le cuivre dont les culots sont composés ; et l'un des côtés de ce fourneau est en pente, pour laisser couler les métaux dans une casse qui est au-dessous. Le ressuage désigne aussi l'opération par laquelle on sépare les métaux qu'on vient de nommer. Dans le premier sens, on dit porter les culots au ressuage ; et dans l'autre, faire le ressuage des culots. Boizard. (D.J.)