adject. (Métaphysique) terme relatif. C'est ce qui n'est pas nécessaire, ou dont l'opposé n'implique aucune contradiction. La chaleur d'une pierre exposée aux rayons du soleil, est contingente ; car il n'est pas impossible qu'elle se dissipe, et que le froid lui succede.

Tout ce qui est changeant est contingent, et tout contingent est sujet au changement. Ce qui est une fois absolument nécessaire, ne peut jamais devenir contingent. Ainsi c'est la nécessité absolue qui détruit la contingence ; mais il n'en est pas de même de la nécessité hypothétique qui peut subsister avec elle. Il y a longtemps que les Théologiens l'ont reconnu dans leurs disputes contre les Sociniens ; mais ils ne l'ont pas tous fait sentir avec la même évidence, la démonstration en est pourtant aisée. Le contingent ne devient nécessaire qu'en vertu de quelque nouvelle détermination ajoutée à l'essence. Rien ne peut exister avant qu'il soit nécessaire qu'il existe ; car le contingent en soi-même est indiffèrent par rapport à l'existence. La nécessité qui lui survient d'ailleurs, et qui le détermine, soit à être, soit à avoir certains modes, ne l'empêche pas d'être contingent de sa nature, puisqu'il y a eu un temps où il n'a pas été, et où il aurait pu ne pas être.

Le mot de contingent est très-équivoque dans les écrits de la plupart des philosophes. Il y en a qui envisagent la contingence comme si elle était opposée à toute sorte de nécessité ; mais elle ne saurait être soutenue dans ce sens. Tous les jours nous nommons nécessaire ce qui n'est l'effet que d'une nécessité morale, que personne ne saurait regarder comme incompatible avec la contingence. Nous disons encore qu'une chose contingente, que Dieu a prévue, est nécessaire. Le langage ordinaire étend l'idée de nécessité jusqu'aux bienséances. Je ne saurais, dit-on, me dispenser de rendre telles visites, d'écrire telle lettre : ce sont des choses nécessaires. Cependant et le vulgaire et les philosophes sont obligés d'en revenir aux notions que nous proposons de la nécessité et de la contingence. Dans un cas d'absolue nécessité, demandez à un homme destitué des connaissances philosophiques, pourquoi la chose n'est pas autrement, pourquoi il ne fait pas jour et nuit en même temps ; il vous répondra tout court que cela ne saurait être autrement. Mais demandez-lui pourquoi cet arbre n'a point de feuilles, il vous répondra que c'est que les chenilles l'ont rongé, ou telle autre cause qui occasionne la nécessité hypothétique de cette nudité de l'arbre. Le vulgaire sent donc et distingue le cas de nécessité absolue et de nécessité conditionnelle. Article de M. Formey.

CONTINGENT, s. m. (Commerce et Histoire moderne) terme de Commerce et de Police Impériale, qui signifie la quote part que chaque personne doit fournir lorsque l'Empire est engagé dans une guerre qui regarde ou l'empereur ou le corps germanique : chaque prince d'Allemagne doit fournir tant d'hommes, d'argent et de munitions pour son contingent. Par le nouveau traité d'Hanovre il est stipulé qu'en cas de rupture avec l'empereur, les rois de Prusse et de la Grande-Bretagne fourniront leurs contingens comme vassaux de l'Empire, quoiqu'ils soient en guerre avec l'empereur. Chambers.

La lenteur ordinaire avec laquelle ces contingens sont réglés et fournis, fait échouer la plupart des entreprises que formerait l'Empire, et facilite le succès de celles de ses ennemis. (G)