adj. (Philosophie naturelle) On appelle Philosophie expérimentale, celle qui se sert de la voie des expériences pour découvrir les lois de la Nature. Voyez
EXPERIENCE.
Les anciens, auxquels nous nous croyons fort supérieurs dans les Sciences, parce que nous trouvons plus court et plus agréable de nous préférer à eux que de les lire, n'ont pas négligé la physique expérimentale, comme nous nous l'imaginons ordinairement : ils comprirent de bonne heure que l'observation et l'expérience étaient le seul moyen de connaître la Nature. Les ouvrages d'Hippocrate seul seraient suffisans pour montrer l'esprit qui conduisait alors les philosophes. Au lieu de ces systèmes, sinon meurtriers, du moins ridicules, qu'a enfantés la médecine moderne, pour les proscrire ensuite, on y trouve des faits bien vus et bien rapprochés ; on y voit un système d'observations qui sert encore aujourd'hui, et qui apparemment servira toujours de base à l'art de guérir. Or je crois pouvoir juger par l'état de la Médecine chez les anciens, de l'état où la Physique était parmi eux, et cela pour deux raisons : la première, parce que les ouvrages d'Hippocrate sont les monuments les plus considérables qui nous restent de la physique des anciens ; la seconde, parce que la Médecine étant la partie la plus essentielle et la plus intéressante de la Physique, on peut toujours juger avec certitude de la manière dont on cultive celle-ci, par la manière dont on traite celle-là. Telle est la Physique, telle est la Médecine ; et réciproquement telle est la Médecine, telle est la Physique. C'est une vérité dont l'expérience nous assure, puisqu'à compter seulement depuis le renouvellement des Lettres, quoique nous pussions remonter plus haut, nous avons toujours Ve subir à l'une de ces sciences les changements qui ont altéré ou dénaturé l'autre.
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